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CES 2018 : la start-up brestoise Asamgo décolle pour Vegas
Interview Brest # Biens de consommation # Innovation

Annick Le Bihan & Sébastien Gourvès Annick Le Bihan & Sébastien Gourvès CES 2018 : la start-up brestoise Asamgo décolle pour Vegas

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Les co-fondateurs de la jeune pousse brestoise Asamgo viennent de décoller, un peu en avance, pour arriver les premiers au Consumer Electronic Show ou CES, le plus grand salon mondial de l'industrie électronique. Cette année encore, on y mettra l'accent sur l'IoT ou Internet of Things (internet des objets). Cela tombe bien : ils amèneront dans leur valise Ofi, leur objet flottant intelligent qui analyse l'eau des piscines.

— Photo : Pierre Gicquel

Comment avez-vous préparé votre premier CES?

Annick Le Bihan: Tout d'abord, on s'inscrit au CES mais c'est eux qui décident si vous êtes éligibles. Nous avons eu de la chance car ils nous ont proposé un prix attractif et nous serons installés sur un stand dans l'Eurêka Park. Le CES, offre une énorme visibilité mais encore faut-il qu'on vous y repère. Certains mettent des bonnets fluo ou utilisent des klaxons. Nous n'avons pas voulu perdre notre énergie à jouer le jeu du buzz. Même si j'avoue que je vais sérieusement tenter de contacter Céline Dion qui sera tout près, pour qu'elle passe à notre stand! Sa venue serait un beau coup de projecteur. On s'est surtout concentré sur des objectifs avec des facteurs que l'on maîtrise. Nous y allons autant pour nous montrer que pour apprendre, et pour rencontrer des piscinistes américains. Nous avons aussi bien étudié qui sera présent autour de nous. Il n'y aura pas d'autre proposition d'objet pour la piscine, comme ce fut le cas par exemple l'an dernier.
Sébastien Gourvès: Nous serons coachés sur place par un ami français, un business developper qui vit à New-York depuis vingt ans. C'est un atout important. Il nous aidera par exemple à comprendre certains accents comme le texan!
ALB: Nous avions invité les piscinistes de la région de Las Vegas par mail et même par courrier, sans réponse. Laurent, c'est son prénom, les a appelé et là ils ont répondus... Avoir un contact sur place est très utile. Quand on sait que certaines start-up n'avaient rien préparé trois semaines avant le départ, c'est de la folie.
SG: Il faut penser à l'envoi en amont de matériel sur place, aux assurances, aux certificats de douanes, etc. Cela représente du temps et pour une start-up comme nous, chaque euro dépensé doit avoir un vrai retour sur investissement. Nous partons à trois co-fondateurs d'Asamgo, cela réprésente un budget global d'environ 8 à 10 000 €.
ALB: En effet, un CES se prépare sérieusement, il ne faut pas se louper. Surtout aux USA, premier marché mondial avec 10 millions de piscines!


Qu'attendez-vous de cette grand-messe du numérique?

ALB: Nous voulons nous confronter aux Américains qui ne connaissent pas la façon de faire européenne, parler business avec eux, voir comment ils fonctionnent et surtout savoir quelles sont leurs attentes autour du produit, qui peuvent être différentes d'ici. Nous avons déjà fait des salons à Lyon et Barcelone, noués des contacts dans 50 pays et y avons vu des Américains habitués à l'Europe. Là, ce sera différent. Ensuite, l'idée est de ne pas rester enfermés dans le CES et d'aller à la rencontre de futurs clients, dans leurs magasins, pour montrer notre produit.
SG: Il s'agit de tester le marché américain car nous visons aussi le Salon de la piscine qui se tiendra, c'est le hasard, également à Las Vegas en novembre.
ALB: La communauté française sera encore très présente au CES. C'est curieux mais on sait que l'on va rencontrer des acteurs français qu'on ne croise pourtant pas à Brest. Comme le directeur du Crédit Agricole d'Ille-et-Vilaine!

On parlera apparemment de l'intelligence artificielle à toutes les sauces lors du CES, mais aussi de la cybersécurité pour les objets connectés. Est-ce que ce sont des sujets qui vous parlent?


SG: Le temps est une vraie inconnue dans ce genre d'événements. Nous n'aurons sans doute pas le temps d'aller voir tout ce qui se fait sur les autres stands. Concernant l'intelligence artificielle, ce n'est pas un argument de vente pour nous, on n'en fait pas un usage exagéré car nous mettons en avant la simplicité d'usage d'Ofi. Concernant les données, elles sont cryptées en natif et dans notre base de données. De plus, on peut se demander quel intérêt il y aurait à voler des données concernant le PH de l'eau d'une piscine! Mais en tous cas, nous prenons la chose au sérieux et nous sommes sûrs de notre produit. Le seul frein technique est le réseau de l'opérateur télécoms Sigfox, sur lequel s'appuie la connectivité d'Ofi, comme d'autres objets. Il n'est à ce jour pas étendu dans tous les pays du monde mais aux USA, oui.
ALB: Nous avons tous appris notre speech en anglais par cœur pour ne rien oublier et bien exposer tous les atouts de notre produit. Pour ce qui est de prendre le pouls de ce qui se fait aujourd'hui, il y a tellement d'opportunités qu'il a fallu trier. Mais comme nous sommes plusieurs, on essaiera de se relayer pour visiter le CES.

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