Si des recours touchent toujours le projet de construction de la centrale à cycle combiné gaz de Landivisiau (Finistère), comme celui de l'association Force 5, les travaux liés à l’équipement porté par Total Direct Energie, tant attendu par certains chefs d’entreprises locaux, continuent.
C’est le cas de la pose de la canalisation de gaz qui viendra alimenter la centrale par GRT Gaz. Démarrés en octobre 2019, les travaux arrivent à l’un des grands franchissements à effectuer : 532 mètres en profondeur pour passer sous une zone Natura 2000, sous le fleuve Élorn et une route départementale. « La particularité du terrain nous a obligés à choisir une technique moins habituelle : celle du microtunnelier. Elle est plus chère, mais plus respectueuse de l’environnement du chantier », explique Jean-Luc Mahé, le directeur du projet pour GRT Gaz (3 014 salariés, 1,9 Md € de CA).
A la recherche de partenaires
Réalisée par les équipes « travaux spéciaux » de l’entreprise Sade (8 873 salariés, 1,4 Md€ de CA), l’opération consiste à utiliser un tunnelier large de 2 mètres de diamètre environ pour creuser les pierres à une vitesse de 6 à 12 mètres par jour, selon la qualité du sol rencontré. « Cette technique a été récemment utilisée pour passer sous la Seine à Tancarville (en Normandie, NDLR), mais c’est une première en Bretagne. »
Le tunnelier, qui entrera bientôt sous terre dans un champ à Bodilis, doit ressortir, si tout va bien, mi-mai à Loc-Eguiner. Au total, le raccordement de la centrale (20 km entre Saint-Urbain et Landivisiau) représente un budget de 29,3 millions d’euros, dont 2 à 4 millions d’euros, uniquement pour le minitunnelier. GRT Gaz recherche activement des partenaires. « Du fait de cette technique utilisée, nous avons un trou d’1,80 mètre de diamètre pour une canalisation de 40 cm », indique Jean-Luc Mahé. Des interférences rendant impossible le partage avec des câbles électriques, l’entreprise se tourne vers la fibre et l’eau.
La mise en service du gaz est prévue au printemps 2021 pour alimenter la centrale dont les travaux se poursuivent, a priori, mais en toute discrétion. Une fois connectée en gaz, la centrale construite par Direct Énergie, pourra entrer dans une phase de test de six mois avant sa mise en service définitive.
