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Centrale au gaz de Landivisiau : les acteurs économiques finistériens montent au créneau
Finistère # Production et distribution d'énergie

Centrale au gaz de Landivisiau : les acteurs économiques finistériens montent au créneau

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Le 17 mars 2019, Direct Énergie, filiale de Total, lançait des travaux préparatoires sur le terrain prévu pour la construction de la future centrale à cycle combiné gaz de Landivisiau, dans le Finistère. Un soulagement pour les acteurs économiques bretons qui soutiennent le projet depuis sept ans, malgré la forte opposition du collectif Gaspare.

— Photo : © Jean-Marc Le Droff / Le Journal des entreprises

« Inutile », « polluante », « trop chère »... En réponse aux arguments des opposants à la centrale au gaz de Landivisiau (Finistère) qui, mi-mars, ont occupé le site et manifesté dans le cadre de la « Marche pour le climat », les représentants des acteurs économiques finistériens ont à nouveau fait entendre leur soutien indéfectible à ce projet inscrit dans le Pacte Électrique Breton. « Cette centrale va garantir la sécurisation énergétique de notre territoire, condition sine qua non pour préserver et développer l'attractivité de la pointe bretonne », insiste Jean-Paul Chapalain, président de la CCI de Morlaix.

Le spectre du "black out"

Pour Jean Le Vourc'h et Yves Edern, du collectif Gesper, qui comptent parmi les plus ardents défenseurs du projet, « les pics de consommation électrique augmentent chaque année, ce qui oblige la Bretagne à importer de l'électricité. Nous ne pouvons pas éternellement compter sur la solidarité de nos voisins ». En ligne de mire, le spectre d'un "black out", dont le coût économique n'a pas été chiffré mais qui pourrait, selon eux, paralyser certains secteurs pour une durée allant d'une demi-journée à trois jours. « Quel investisseur voudrait courir ce risque ? », interroge Jean-Paul Chapalain. Un avis partagé par Alain Guillerm, vice-président de la FFB 29, qui va même plus loin en faisant le parallèle avec la plateforme logistique de la Sica de Saint-Pol-de-Léon. « Quand on voit le tollé qui entoure la fermeture de certaines entreprises, c'est tout de même paradoxal de ne pas faire aboutir des projets aussi structurants pour l'économie d'un territoire. Ce projet représente un investissement de 300 millions d'euros, avec des retombées économiques à hauteur de 30 à 40 millions d'euros, plus d'un millier d'emplois durant le chantier, et 80 emplois à terme... Sans compter les retombées fiscales », rappelle-t-il.

« Complémentaire aux énergies renouvelables »

Pour Jean-Paul Kerrien, président d'investir en Finistère, au-delà de l'attractivité, cette centrale à cycle combiné gaz est aussi indispensable « pour le développement des énergies renouvelables, par nature intermittentes et dont elle pourra prendre le relais en cas de baisse de production ». Pour Thierry Marchal, vice-président de la Chambre d'Agriculture du Finistère, « à ce jour nos exploitations ne peuvent pas fonctionner sans électricité. Et nous sommes également producteurs de méthane, qui pourra être injecté dans la centrale ». Une part de biogaz qui restera toutefois anecdotique au vu des 60 000 m3/h nécessaires au bon fonctionnement de la centrale, admet Yves Edern. « Mais à l'horizon 2025, la production de biogaz en France devrait répondre à 80 % des besoins en gaz », nuance-t-il. Le risque de devenir tributaire des importations de gaz ? « Il existe, mais le gaz a l'avantage d'être stockable ». Le risque pour l'environnement ? « Une centrale au gaz émet en moyenne deux tiers de moins de CO2 et de particules par rapport à une centrale à charbon. En attendant de meilleures technologies, c'est à ce jour le meilleur compromis », assure-t-il.

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