La CCI Bretagne Ouest inquiète pour 2018
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La CCI Bretagne Ouest inquiète pour 2018

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La CCIMBO s'est réunie le 14 décembre à Brest en assemblée générale afin de voter un budget 2018 placé sous le signe de l'incertitude. La loi de finances 2018, qui sera votée prochainement à l'Assemblée nationale, annonce une baisse des financements des chambres de 17%. Ce qui devrait amener la CCI à revoir sa copie.

— Photo : Pierre Gicquel

Pour Franck Bellion, président de la Chambre de commerce de Bretagne Ouest (CCIMBO), «l'heure est grave». Réunis en assemblée générale pour voter le budget 2018 de la Chambre finistérienne, les élus se sont montrés particulièrement inquiets pour l'avenir.

Ressources fiscales en baisse constante

«Depuis cinq ans, les trois CCI qui forment aujourd'hui la nouvelle chambre départementale ont perdu globalement 45% de leurs ressources fiscales.» La tendance ne devrait pas s'inverser lors du nouveau quinquennat. En effet, l'ancienne taxe sur les entreprises qui a été remplacée par la Contribution Économique Territoriale (CET) risque encore de baisser. Composée de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) et de Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE), elle ne finance cependant pas la formation et les équipements pour les CCI. «Néanmoins, cette baisse de ressource fiscale impacte l'ensemble de la Chambre. Tel qu'il est écrit aujourd'hui, le projet de loi de Finances 2018 prévoit une baisse de 150 millions d'euros, soit 17% de ressources fiscales en moins pour les CCI. Une baisse qui s'ajoute aux 45%».

Question d'arithmétique

Dans son discours d'ouverture de l'assemblée générale, Franck Bellion enfonce le clou: «Vu de Paris, à défaut de considération pour les Chambres et leurs élus, on devrait a minima avoir du respect pour l'arithmétique. Les ressources fiscales de l'ensemble de CCI françaises étaient de 985 millions d'euros en 2002. Elles seront de 746 millions en 2018, soit une baisse de 24%. Entre 2002 et 2017, l'inflation a été de 24% également. En clair, la capacité des Chambres à faire, aura baissé de 40% sur cette période».

Mais comme à Paris la loi n'est pas encore votée, en Finistère, le budget 2018 a été pensé en se basant sur des ressources équivalentes à 2017, comme le préconisait par ailleurs la CCI France. Soit un budget de fonctionnement de 97 M€ et 11,8 M€ d'investissements, soit moins que lors des exercices précédents.
Toutefois le budget 2018 actuel de la CCIMBO prévoit déjà un résultat négatif de près de 3 millions d'euros.

Le déficit pourrait se creuser encore plus: «Si par malheur ces -17% étaient actés, cela nous amènerait à voter un budget rectificatif en début d'année 2018. Les 45% de baisses antérieures ont été jusqu'ici absorbés année après année, en maintenant l'emploi de nos collaborateurs et nos missions. Il arrivera un moment où ça ne passera plus».

Pour l'heure, la CCIMBO continue à puiser dans son fond de roulement. «Mais il diminue d'année en année». Ce dernier étant passé de 10,2 M€ en 2016, à 7,1 M€ en 2017.
Seule "bonne" nouvelle dans ce ciel qui s'assombrit, le fait qu'en Finistère, les ressources fiscales ne représentent que 10% des ressources globales, «à la différence de la moyenne nationale, autour des 50%».

Des emplois en péril ?

«Nous comprenons que les chambres doivent participer à l'effort de redressement des comptes de la nation. Mais nous aimerions savoir à combien se porte cette contribution. Aujourd'hui, nous n'avons aucune visibilité. Cette situation est anxiogène pour nos élus et nos collaborateurs.» Soit 1 000 salariés sur l'ensemble du département qui devront attendre le vote de la loi pour être fixés sur leur avenir.

Poursuite des investissements

En attendant, la CCIMBO continue à investir sur ses grands projets pour 2018. À savoir le renouvellement des ports de pêche (346 000 € au Conquet notamment) et les ports de commerce (surtout à Brest avec1,6 M€ programmés). La réparation navale n'y est pas en reste: 2 M€ seront consacrés au maintien opérationnel des formes de radoub 1, 2 et 3. « Nous avons rediscuté avec Damen et la Région pour améliorer les conditions d'accueil des bateaux. La réparation navale a traversé une crise mondiale ces deux dernières années. Pour aider Damen à attirer plus de bateaux dans des conditions financières avantageuses, nous avons changé le modèle du partage des risques et variabilisé les coûts pour les rendre dynamiques.»

Enfin, côté aéroports, Brest a déjà un plan de travaux défini. Mais à Quimper, « avant d'investir, nous sommes en discussion avec Air France pour qu'une meilleure desserte vers Paris soit assurée ».

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