
L’annonce par le gouvernement britannique d’une quarantaine pour toutes les personnes en provenance de France plonge un peu plus Brittany Ferries dans la crise. Basée dans le Finistère, à Roscoff, la compagnie maritime a fait face à près de 35 000 demandes d’annulation ou de report de voyages.
« Nos services commerciaux, déjà mis à mal par tous les événements survenus depuis mars, sont extrêmement sollicités pour des demandes d’annulations et de retours anticipés », déclare Christophe Mathieu, directeur général de Brittany Ferries, qui emploie entre 2 400 et 3 100 salariés selon la saisonnalité et affiche 469 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Nos clients n’arrivent plus à nous joindre. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour apporter des solutions rapides. Ainsi, des agents d’escales sont en formation dès aujourd’hui afin de pouvoir apporter leur aide aux services commerciaux ».
Navires à quai et chômage partiel
Face à la chute vertigineuse des réservations, la compagnie maritime a dû prendre des mesures extraordinaires en regroupant et consolidant ses traversées, en laissant à quai trois de ses quatorze navires et en faisant appel au chômage partiel. « Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser naviguer nos navires avec peu de passagers à bord. Le regroupement de nos traversées réduira nos coûts d’exploitation et nous donnera les meilleures chances de surmonter cette période difficile. Nous regrettons de devoir prendre de telles décisions, et tenons à remercier l’ensemble de notre personnel, à bord comme à terre, pour leur compréhension et leur patience », indique Christophe Mathieu.
Des conséquences à moyen terme jugées « très préoccupantes »
« Les conséquences à moyen terme sont très préoccupantes pour la compagnie qui avait déjà énormément souffert de la crise du coronavirus au printemps et qui se retrouve, suite à cette décision, encore plus exposée à un avenir incertain », alerte Jean-Marc Roué, le président de Brittany Ferries, qui lance un appel au secours aux pouvoirs publics. « Il est indispensable que le prochain conseil des ministres puisse examiner un plan de relance qui tienne compte des mesures d’accompagnement du Transmanche, mesures proposées et attendues depuis le début de l’été, mesures qui sont les seules à même de venir à bout de cette tempête sanitaire mondiale sans égale. Nos attentes sont claires, elles sont justes, elles sont compatibles avec le droit européen et le droit national. Nous attendons du gouvernement une réponse à la hauteur des difficultés inédites que nous subissons, sans relâche, depuis mars 2020. Le personnel de Brittany Ferries le mérite largement. Nos marins comme nos personnels sédentaires ont tenu les engagements de reprise d’activité que nous avions pris et dans des conditions de travail tout à fait inédites. Leur savoir-faire est le gage d’un avenir pour la compagnie, si tant est qu’elle puisse bénéficier du soutien de l’État et des collectivités ».