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Brest métropole : "Notre développement économique tient sur deux jambes : la terre et la mer"
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Michel Gourtay vice-président en charge de l’économie de Brest Métropole. "Notre développement économique tient sur deux jambes : la terre et la mer"

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Brest Métropole adopte le 29 juin 2022 sa nouvelle stratégie métropolitaine de développement économique : SMDE Cap 2030. Michel Gourtay, vice-président en charge de l’économie de Brest Métropole détaille de nouvelles ambitions pour l’économie brestoise pour lui donner, notamment, les moyens de répondre aux enjeux de transitions.

Michel Gourtay, vice-président de Brest métropole en charge de l’économie — Photo : Isabelle Jaffré

Pouvez-vous rappeler ce qu’est la stratégie métropolitaine de développement économique (SMDE) ?

La première SMDE a été élaborée en 2015 et adoptée en 2016, avec la transformation de la Communauté urbaine de Brest en métropole. Elle est intégrée au schéma régional de développement économique. C’est une opération coconstruite avec nos partenaires : réseaux économiques, chambres consulaires, certains chefs d’entreprise du territoire, l’enseignement supérieur, etc. Un travail de diagnostic et de concertation d’un an a permis d’établir des axes stratégiques. Ensuite, la SMDE s’est poursuivie via des ateliers thématiques (création d’entreprises, attractivité du commerce, marketing territorial, etc.), et une fois par an, une soirée de restitution, sous forme de forum de l’économie.

Le Covid vous a-t-il impacté à partir de 2020 ?

Nous n’avons pas pu faire les forums en 2020 et 2021. Les ateliers ont pu continuer, en visioconférences la plupart du temps.

Quel budget était alloué à cette SMDE ?

Il ne s’agit pas d’une action programmatique avec des budgets. Brest métropole est attentive aux projets qui touchent à ses axes stratégiques. La collectivité ne porte pas les projets en eux-mêmes mais une dynamique, à travers de l’accompagnement, parfois financier. C’est une mise en mouvement selon une feuille de route partagée.

Avez-vous des exemples de résultats de cette SMDE entre 2016 et 2021 ?

Un succès collectif est que Brest ait été retenue dans le réseau central du réseau européen de transport. Le marketing territorial avec Brest life me paraît aussi être un point remarquable. Le regard sur Brest a changé au niveau national. De nouvelles filières ont émergé, comme celle de la cybersécurité, par exemple. Brest est la capitale des technologies marines et a eu une certaine reconnaissance internationale avec le One Ocean Summit, grâce au Campus mondial de la mer.

On peut enfin citer les avancées dans l’enseignement supérieur avec une forte augmentation du nombre d’étudiants : 27 0000 en 2017, 31 0000 en 2022. La SMDE a joué sur nos atouts. Avoir des étudiants à Brest permet de conserver leurs compétences sur le territoire pour nos entreprises. La négociation du contrat de plan État-Région pour le volet enseignement supérieur, recherche et innovation a été menée en coopération avec les différents établissements et a permis à la place brestoise d’obtenir 120 millions d’euros. Autre exemple, la création d’un diplôme alliant agriculture et numérique à l’Isen-Yncréa. Ce sont des réponses à un besoin spécifique des entreprises du territoire.

Vous démarrez une nouvelle étape. En quoi consiste-t-elle ?

Comme pour la précédente SMDE, celle-ci, nommée SMDE Cap 2030, a été coconstruite avec les partenaires à travers des travaux à partir de juillet 2021. L’adoption en conseil communautaire intervient le 29 juin 2022. Le forum de présentation aura lieu le 18 octobre 2022 aux Capucins. Cette stratégie tient sur deux jambes : à la fois sur la terre (agri, agro) et sur la mer (naval, bioressources).

Quels sont vos objectifs ?

La SMDE 2016 était la mise en mouvement d’un monde qui bouge. La SMDE Cap 2030 a trois orientations. Nous voulons réunir les conditions de développement de nos secteurs socles (agroalimentaire, agriculture, maritime, banque, etc.) et émergents (santé, cybersécurité, espace, bioressources marines, etc.). Nous souhaitons attirer et faciliter l’accueil des entreprises et des compétences nationales et internationales. Enfin, notre objectif est de donner au territoire les moyens de répondre aux enjeux de transitions, qu’elles soient environnementale, sociétale, énergétique, etc. Ces orientations se déclinent en six défis territoriaux, eux-mêmes divisés en 23 objectifs.

Pouvez-vous nous en citer quelques-uns ?

Il nous faut répondre à des enjeux qui concernent tout le monde. Intégrer les notions de transitions et d’innovation doit devenir une réalité pour toutes les entreprises. Il faut faire des transitions un moteur économique en développant une économie de proximité, par exemple.

Nous devons aussi répondre à nos problèmes plus spécifiques, comme celui de la périphéricité de Brest (son éloignement par rapport à Paris, NDLR). Cela conduit à tenter d’obtenir des liaisons ferroviaires performantes, des lignes aériennes ou maritimes, pour la desserte des Bretons. C’est un souci de compétitivité, d’accessibilité et donc d’attractivité. Créer un environnement compétitif favorable signifie proposer du foncier ou de l’immobilier d’entreprises, mais aussi des services publics et privés. Pour cela, nous devons jouer sur nos atouts : la mutualisation de nos forces, nos activités socles et nos filières émergentes.

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