Installé depuis 2019 dans son bâtiment flambant neuf de la zone de Penn Ar Roz à Châteaulin - un investissement de 5 millions -, Breizelec (100 salariés, 13 M€ de CA) veut continuer à grandir et vise désormais l’Océanie. Le concepteur, fabricant et réparateur d’équipements électroniques pour l’élevage, l’agricole et les télécommunications veut implanter, dès 2022 un site logistique en Australie pour s’attaquer au marché océanien : Australie et Nouvelle-Zélande principalement.
Un marché de niche
"Nous avons déjà des clients partout dans le monde pour des produits que nous sommes les seuls à faire. Mais l’idée est de se rapprocher de ces clients pour éviter les problèmes liés au décalage horaire et à l’éloignement", explique Philippe Gastoud, le directeur de Breizelec. L’entreprise possède deux sites de production dans le Finistère, à Châteaulin et Plomodiern, et un site logistique près de Montréal pour l’Amérique du Nord. "C’est un marché où l’on progresse : + 40 % de chiffre d’affaires", souligne le dirigeant, qui vise, après l’Australie, une installation en Amérique du Sud.
Breizelec compte plus de 20 000 clients et prospects dans le monde, du fait de son positionnement particulier sur un marché de niche. "Historiquement, nous étions un sous-traitant de groupe de télécommunications comme Matra et Alcatel, qui ont disparu", rappelle Philippe Gastoud. La PME finistérienne s’est donc repositionnée sur un autre marché : la réparation électronique et électrique pour du matériel agricole : élevage laitier ou porcin. "Nous travaillons pour des garages, des concessionnaires. La part de l’agricole représente 60 % de notre activité. Nous réalisons 10 % dans le domaine maritime avec des leds et nous faisons aussi de la sous-traitance électronique ou électrique, comme des armoires pour des industriels locaux en petites séries", indique le patron.
Un nouveau site internet
Les équipes de Breizelec ont aussi développé une compétence en retro engineering : "nous savons refabriquer une carte sans les données du constructeur. Cela permet notamment aux agriculteurs de prolonger la durée de vie de leur matériel si le constructeur ne le fabrique plus", explique-t-il. Un savoir-faire qui a permis à l’entreprise d’être labellisée par la fondation Solar Impulse pour des solutions environnementales durables et rentables.
En 2021, Breizelec a investi 500 000 euros dans deux nouvelles machines. "En 2019, nous avons doublé notre surface avec ce bâtiment de 5 000 m² ; maintenant on le remplit !", plaisante Philippe Gastoud, qui reconnaît cependant déjà être à l’étroit. "Pour l’instant, nous optimisons l’espace", précise-t-il. Une extension est possible mais pas encore à l’ordre du jour.
Le dirigeant est aujourd’hui préoccupé par deux freins à son développement : la pénurie de composants et les difficultés de recrutements. "Savoir si on va être livré en composants est un combat de tous les jours", souffle le patron. Il souhaite également moderniser le site internet de l’entreprise pour le lier à son ERP, permettant à ses clients d’être autonomes pour vérifier les stocks, commander des produits et suivre leurs livraisons. "C’est notre prochain gros investissement", déclare le directeur.
