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Bredial : les plats cuisinés au naturel, une affaire de famille
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Bredial : les plats cuisinés au naturel, une affaire de famille

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En poursuivant la tradition familiale du qualitatif et sans chimie, Laure, Romain et Gautier Jézéquel assurent un avenir prometteur à Bredial, la PME finistérienne spécialisée dans les salades et les plats cuisinés créée par leurs parents il y a plus de trente ans.

Gautier Jézéquel a repris l'entreprise finistérienne de salades et les plats cuisinés Bredial avec son frère et sa soeur il y a huit ans — Photo : © Jean-Marc Le Droff / Le Journal des entreprises

La recette de sa macédoine est toujours celle de l'arrière-grand-mère. Pour l'entreprise finistérienne spécialisée dans les salades et les plats cuisinés Bredial (45 salariés, 7 M€ de CA), l’histoire commence en 1980, à Porspoder, quand Brigitte et Jean-Michel Jézéquel créent Bretonne Distribution Alimentaire, leur société de négoce de spécialités culinaires qu’ils dénichent dans les terroirs de France et d’Europe.

Au fil du temps, ils étoffent leur catalogue et construisent un premier bâtiment à Plabennec, où ils se lancent dans la boucherie et la salaison puis dans la fabrication de salades composées, de plats cuisinés et de produits traiteurs qu’ils revendiquent à l’époque comme « qualitatifs » et « sans chimie ». Une alternative aux standards industriels de l’époque qui trouve rapidement sa place dans les laboratoires de la grande distribution et des bouchers charcutiers traiteurs. En 2002, ils agrandissent leur bâtiment, portant sa surface à 2 000 m², dont 700 m² dédiés à la production. Romain, Laure et Gautier – trois de leurs quatre enfants – intègrent alors la société.

Aucun ajout

En 2011, la fratrie rachète l’entreprise familiale. Le trio repense alors tout l’étiquetage pour montrer la variété de la gamme et se lance dans la vente directe. En parallèle, il met au point un process de fabrication de plats cuisinés qui permet à Bredial de déployer une nouvelle gamme de produits, toujours avec la même philosophie : une sélection scrupuleuse des matières premières, et surtout aucun ajout d’additif, de conservateur, de colorant ou d’arôme. « Nous partons du postulat que tous les ingrédients, même les plus simples, en contiennent. On utilise donc nos propres mélanges d’épices, on remonte les filières… Et on expérimente en permanence en interne. Par exemple, j’ai mis au point notre recette de mayonnaise dans ma cuisine personnelle », sourit Gautier Jézéquel. Quitte, aussi, à supprimer purement et simplement la commercialisation de certains produits introuvables à l’état naturel. « Au total, ça nous a coûté entre 60 000 et 80 000 euros de perte de chiffre », confie-t-il.

Plus de fabrication que de négoce

Bredial prépare chaque année plus de 600 tonnes de salades et plus de 100 tonnes de plats cuisinés — Photo : © Jean-Marc Le Droff

En 2016, ils lancent la marque « Tout feu tout frais », refondent le site internet de Bredial et planchent sur un agrandissement, concrétisé en 2018. Une extension de 4 000 m², dont 2 000 m² dédiés à la production, et incluant un restaurant. Un investissement de 6,5 M€ qui devrait générer une dizaine d’embauches supplémentaires.

Désormais, la fabrication est devenue majoritaire dans l’activité de Bredial (55 % du volume d’affaires, à parts égales entre salades et plats chauds), supplantant l’activité historique de négoce de charcuterie. Chaque année, l’entreprise écoule ainsi plus de 600 tonnes de salades et plus de 100 tonnes de plats cuisinés. Prochains défis ? « Nous réfléchissons à une alternative au Nutriscore (système d'étiquetage nutritionnel entré en vigueur en 2017, NDLR), que nous n’estimons pas assez transparent pour le consommateur, ainsi que sur le recyclage de nos emballages et sur la création d’une filière de compostage », confie Gautier Jézéquel.

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