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Bosch Thermotechnologie monte en pression sur les ballons inox
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Bosch Thermotechnologie monte en pression sur les ballons inox

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L’usine finistérienne Bosch Thermotechnologie, à Saint-Thégonnec, rebondit après l’interdiction récente des chaudières fioul et gaz pour se concentrer désormais sur son cœur de métier : la fabrication de ballons en inox. Après avoir investi 1,1 million d’euros l’année dernière pour doubler sa ligne de soudure, elle annonce 3,3 millions supplémentaires pour tripler ses capacités de production.

Nicolas Casoetto, directeur du site de Saint-Thégonnec de Bosch Thermotechnologie France — Photo : Jean-Marc Le Droff

C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour l’usine Bosch Thermotechnologie, qui emploie 250 salariés à Saint-Thégonnec, sur un site de 23 000 m² spécialisé dans le façonnage de l’acier inoxydable appliqué aux technologies de confort thermique. Car après l’interdiction définitive, depuis juin, d’installer les chaudières à gaz ou au fioul dans les logements neufs, c’est tout un pan de son activité qu’elle a dû abandonner, elle qui fabriquait encore l’année dernière jusqu’à 8 500 chaudières combinées fioul et gaz en acier par an, et en a produit jusqu’à 40 000. Les dernières chaudières ont ainsi été assemblées jusqu’à la mi-juin, avant la fermeture définitive de la ligne de production.

Pour compenser cette perte d’activité, le site se recentre sur son autre spécialité historique en devenant exclusivement un centre de compétence ballons inox. Des ballons principalement destinés à la production d’eau chaude pour les pompes à chaleur de la multinationale, un segment qu’elle considère être l’avenir du marché français. "Les ballons inox sont en croissance de 50 % par an depuis deux ans", explique ainsi Nicolas Casoetto, le directeur du site, qui continuera cependant à produire plus de 300 000 pièces de tôlerie par an pour les marchés allemands et suédois.

4,4 millions d’investissement

Cette petite révolution a débuté il y a déjà un an dans la seule usine de production de ballons du groupe, et pour laquelle Bosch Thermotechnologie se donne les moyens. Après un investissement d’1,1 million d’euros pour doubler sa ligne de soudure, le groupe a ainsi programmé 3,3 millions d’euros de plus dans les deux ans à venir afin de s’équiper d’un nouveau parc de machines dernier cri qui lui permettront d’augmenter encore ses capacités de production, d’internaliser de nouveaux procédés et de gagner en compétitivité.

À terme, Bosch Thermotechnologie, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 190 millions d’euros en France l’année dernière, espère faire grimper le chiffre d’affaires de son site de Saint-Thégonnec à 54 millions d’euros en 2024, contre 30 millions d’euros l’an passé.

Objectif : 350 ballons inox par jour

Entamés l’année dernière, les investissements produisent d’ores et déjà leurs effets sur la première chaîne de production. "Nous sommes passés d’une centaine de ballons par jour il y a moins d’un an à 170 par jour. Lorsque la seconde ligne sera opérationnelle, nous atteindrons les 350 ballons par jour", détaille Nicolas Casoetto.

"Ces investissements vont notamment nous permettre de gagner du temps pour la soudure des fonds de ballons grâce à un robot de soudure circulaire, de doubler les cadences de production de serpentins grâce à une nouvelle cintreuse, mais aussi de fabriquer nous-mêmes nos tubes, ce qui nous donnera un véritable avantage compétitif", se félicite le directeur du site, qui transforme chaque année plus de 850 km de tubes inox venus jusqu’à présent d’Italie pour produire lesdits serpentins, éléments indispensables à la production d’eau chaude.

La trentaine de salariés qui travaillaient jusqu’alors à la fabrication de chaudières a quant à elle été redéployée dans l’usine en attendant le lancement de cette seconde ligne de ballons, et une quinzaine de recrutements sont prévus à terme.

Imaginer le ballon du futur

Mais la fabrication de ballons inox et de pièces de tôlerie n’est pas la seule spécialité du site, qui dispose également d’un laboratoire de R & D. "Au-delà d’effectuer les tests de performance sanitaire et de robustesse des ballons, nous mettons actuellement au point un banc de test en partenariat avec l’Institut de la corrosion de Brest, et nous souhaitons également amener de l’innovation autour des ballons", explique Loïc Le Bihan, responsable R & D.

Pour imaginer ce ballon du futur, une chaire industrielle a été créée en 2021 en partenariat avec l’Institut des Mines et elm.leblanc, également filiale de Bosch Thermotechnologie. Cette chaire porte sur la conception orientée sur le cycle de vie et l’efficacité énergétique des systèmes de chauffage. "Le chauffage, la production et le stockage d’eau chaude représentent la majeure partie des dépenses énergétiques des foyers", souligne le responsable. "La fonction de stockage, quel que soit le système de chauffage, constitue donc un élément clé pour réguler la consommation d’énergie et le confort. À travers cette chaire, nous souhaitons créer un élément de stockage d’eau chaude sanitaire qui soit plus performant en termes de consommation énergétique, moins coûteux en matières premières, recyclable, auto-adaptatif et intelligent. L’objectif est de créer un démonstrateur en cinq ans, en nous appuyant sur cinq thèses", conclut-il.

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