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Avec Breizhine, Yves Philippe réussit son retour à la terre
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Avec Breizhine, Yves Philippe réussit son retour à la terre

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Ancien patron du bureau d’études en infrastructures B3i, l’entrepreneur Yves Philipe s’est lancé dans une nouvelle aventure, cette fois dans l’agriculture et l’agroalimentaire. Après avoir racheté des terres pour planter ses céréales, il a créé Breizhine, une biscuiterie bio pour des produits élaborés avec des blés locaux. Une crêperie va également bientôt voir le jour.

Yves Philippe, fondateur de Breizhine, a pris un virage à 360° en rachetant des terres pour planter son blé, afin de réaliser ses biscuits bio de A à Z — Photo : Breizhine

L’histoire de Breizhine commence quand Yves Philippe a 7 ou 8 ans. "Ma grand-mère était une paysanne, je passais mes vacances avec elle. Et je voulais être paysan et commandant", se souvient le fondateur de Breizhine, biscuiterie bio née à Brest en 2020. Un rêve qu’il réalise aujourd’hui, en étant à la tête de Breizhine, la biscuiterie bio qui cultive elle-même ses céréales.

Pourtant, Yves Philippe s’était éloigné de l’agriculture avec une formation en mécanique. Il a aussi dirigé le bureau d’études infrastructure et voiries et réseaux divers (VRD) brestois B3i et a présidé le Centre des jeunes dirigeants (CJD) de Brest. "Un chef d’entreprise, ce n’est pas si éloigné d’un commandant", sourit-il. Mais après 15 ans à la barre de B3i, il s’interroge. "Il y a 3 ou 4 ans, en revenant de vacances, j’ai eu envie d’autres choses", se souvient le jeune quinquagénaire.

Acquisition de terres agricoles

Quand l’occasion se présente de racheter des terres agricoles à Plomodiern, Yves Philippe acquiert les 40 hectares et démarre une culture de sarrasin, un blé noir qui a le label IGP Bretagne. "Au début, c’était plutôt un investissement. C’est devenu le projet Breizhine en 2020", indique-t-il. Le dirigeant élabore ses propres recettes de biscuits sucrés d’abord, puis salés, avec son sarrasin cultivé en bio à quelques kilomètres de là. "L’idée était de revenir à la terre, de proposer des biscuits bio, en circuits courts." Aujourd’hui, il cultive 90 hectares de terre dans le Finistère, à Plomodiern et Argol. "Je suis allé chercher des semences de blés anciens, qui contiennent moins de gluten. Nous travaillons avec notre voisin pour les œufs. Les fientes des poules servent à enrichir nos terres et nous achetons ses œufs bio", liste le néoagriculteur, qui travaille avec une entreprise de travaux agricoles. "Ce n’est pas moi qui suis sur le tracteur tous les jours, même si j’y vais de temps en temps. Mais je décide de ce que l’on sème, du calendrier des récoltes, etc."

S’il a commencé seul, Yves Philippe s’est désormais entouré de cinq autres personnes. "Ne serait-ce que pour les recettes. Je cherchais seul, mais je ne suis pas cuistot. Par exemple, je n’arrivais à mettre du croquant dans mes biscuits salés. Celui que j’ai embauché a trouvé tout de suite !", s’amuse-t-il. À l’heure d’embauche, il s’est souvenu de ses anciens patrons qui ont su lui donner sa chance. "J’ai choisi de prendre des jeunes, dont quatre sont en apprentissage, pour leur donner des responsabilités et un vrai rôle et des responsabilités dans l’entreprise. Je n’ai, pour l’instant, aucun mal à recruter ! Je pense que l’aspect "économie responsable" du projet plaît", analyse-t-il.

Réhabiliter l’ancienne Meubleraie

Son nouveau projet fait l’unanimité, auprès des candidats comme de ses clients (épiceries fines, magasins bio, cavistes). Et Breizhine se développe à vitesse grand V, avec déjà 150 points de ventes à la fin de l’été 2021, surtout en Bretagne, Pays de la Loire et à Paris.

Mais Yves Philippe ne veut pas s’arrêter là. À la recherche d’un nouvel atelier plus grand, il a trouvé les 700 m² de l’ancien bâtiment de la Meubleraie à Plougastel-Daoulas, dans lequel il investit 500 000 euros pour tout refaire. "C’était trop grand pour l’atelier seul mais c’est quand même un bâtiment historique et emblématique. J’ai eu l’idée de créer un magasin puis une crêperie haut de gamme au rez-de-chaussée, qui utiliserait nos blés pour faire les crêpes et d’autres produits locaux", explique-t-il, en espérant créer une dynamique vertueuse à la pointe bretonne.

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