Spécialisée dans la location à domicile de matériel de respiration, Alliance Médicale Services (AMS) à Landivisiau, a décidé de se diversifier. Mais pas n'importe comment. Depuis sa création, en 2010, par Robert Kerleroux, l'entreprise est un acteur dans le traitement des problèmes respiratoires comme l'apnée du sommeil. « Elle représente 60 à 70 % de nos patients - car ce sont des patients, pas des clients. Pour eux, c'est souvent un symptôme, la conséquence d'autres pathologies comme le surpoids », explique le dirigeant.
En préventif
D'où l'idée de ses deux fils, Matthieu et Jean-Baptiste, directeurs adjoints dans la société : traiter les patients en préventif. « C'est un vrai problème de santé publique mais on traite les conséquences plutôt que la cause. En ayant une activité physique et une alimentation adaptées, les patients peuvent déjà aller mieux », notent les dirigeants. Alliance Médicale Services a donc noué un partenariat avec l'UFR Staps de Brest et la Communauté de Communes du Pays Léonard. Un étudiant en Master 1 a mis au point un programme d'activité sportive, aux domiciles des patients d'abord puis à la piscine pour des cours collectifs. Ce coach sportif a travaillé avec 15 patients à partir de janvier, à raison de deux séances par semaine. « On a eu un bon retour. Ils étaient rassurés d'être avec des gens qui avaient les mêmes problèmes qu'eux. L'activité était adaptée à leurs possibilités. Cela joue aussi sur leur sociabilité », indique Matthieu Kerleroux.
Un centre pour traiter les maladies chroniques
Pour aller plus loin, les dirigeants souhaitent désormais créer un centre sur ce modèle. « On travaille avec le CHIA (hôpital interarmées) de Brest et un professeur de pneumologie. On réfléchit à créer un centre qui regrouperait bien-être, spa et alimentation pour des patients atteints de maladies chroniques en général, expliquent les directeurs adjoints. Avec cette méthode de prévention, on peut agir sur le diabète, l'hypertension, la dépression, les maladies cardiovasculaires, les cancers. Et c'est un traitement moins onéreux que le curatif. »
Mise en place du business plan
Car comme pour la location de matériel respiratoire actuellement, ce ne sont pas les patients qui payent directement l'entreprise, mais la Sécurité Sociale et les mutuelles. Concernant l'investissement nécessaire pour ce centre, qui serait d'envergure régional, AMS a déjà des pistes de financement. « On n'est pas inquiet », sourit Jean-Baptiste Kerleroux. Les dirigeants aimeraient lancer le projet le plus vite possible. « On est en train de mettre en place le business plan. »
