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Les ambitions d'Algaia pour l'ex-usine Cargill de Lannilis
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Les ambitions d'Algaia pour l'ex-usine Cargill de Lannilis

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La société parisienne Algaia vient de finaliser l'acquisition de l'activité alginates de Cargill, à Lannilis (Finistère). Elle va investir 2 millions d'euros dans l'usine. L'entreprise nourrit de grandes ambitions, notamment à l'international.

— Photo : Le Journal des Entreprises

C'est une nouvelle ère qui s'annonce pour l'usine d'alginates de Lannilis. La vente par Cargill à Algaia est effective depuis début janvier. La jeune entreprise française a tout de suite annoncé un investissement de deux millions d'euros pour améliorer l'usine. Celle-ci emploie 65 personnes et collecte chaque année plus de 60 000 tonnes d'algues brunes fraîches.

Usine de pointe

« Nous souhaitons encore améliorer le procédé, même si l'usine est déjà à un niveau très élevé. 15 millions ont été investis par Cargill depuis 2006. Il n'y a qu'une poignée d'usine de ce genre dans le monde. Celle de Lannilis a aussi l'avantage d'être située à proximité d'un large site d'algues brunes », explique Fabrice Bohin, PDG d'Algaia. L'entreprise, basée en région parisienne, est détenue par trois investisseurs principaux : Maabarot, groupe israélien dans le domaine de la nutrition santé (40 %), le fonds Emertec-Demeter (35 %) et le fonds CEA Investissement (filiale du commissariat à l'énergie atomique (entre 15 et 20 %). Le reste du capital est détenu par de petits investisseurs et une partie du management.

Née de la transformation de la start-up de biotechnologies Eviagenics, Algaia a été complètement repensée en 2015 : nouvelle équipe dirigeante, nouvelle orientation. Avec sa plateforme biotechnologique de production de « flavonoïdes », Eviagenics était jusque-là spécialisée dans le développement de solutions et de produits naturels et durables destinés à l'industrie alimentaire et des cosmétiques, à partir de plantes principalement. Après la vente de celle-ci, le rachat d'Alganact, start-up normande, début 2016 et la reprise de l'usine Cargill, Algaia mise désormais sur les algues. Macro-algues d'abord puis micro-algues ensuite.

Ambitions élevées

« Nous avons des ambitions élevées dans le domaine des ingrédients naturels et de spécialité d'origine marine tels que les extraits d'algues. Notre objectif est de maintenir et de potentiellement accroître l'emploi à Lannilis en augmentant l'activité du site », indique Fabrice Bohin. En 2015, le chiffre d'affaires de l'entreprise, qui emploie à ce jour 80 salariés, s'élevait à 366 600 euros. « Nous faisons un peu moins d'un million en 2016, mais nous visons 20 millions en 2017 et 100 millions d'euros d'ici cinq à sept ans grâce à de la croissance interne et de nouvelles croissances externes », annonce le PDG.

Les clients d'Algaia sont de grands groupes internationaux, européens et nationaux. « On vend aux États-Unis, en Europe, en Asie, en Amérique latine, surtout dans le domaine de l'agroalimentaire mais nous souhaitons aussi nous développer vers les cosmétiques. Nous sommes en train d'effectuer les démarches auprès de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour obtenir l'autorisation. » Des embauches régulières sont aussi prévues, tant au niveau technique que commercial. « À Lannilis par exemple, nous recherchons un responsable qualité », note Jean-Baptiste Wallaert, le directeur du site. « Et nous prendrons en priorité des locaux. On recherche avant tout des personnes passionnées », ajoute Fabrice Bohin.

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