Le marché des cosmétiques bio est en plein boom en France (+30 % de progression par an). Cela n'a pas échappé à l'équipe d'Agrimer à Plouguerneau. L'entreprise (150 000 € de RN), contrôlée à 100 % par la famille Prigent, vient de mettre sur le marché une vingtaine de produits aux algues labellisés "Ecocert greenlife". Destinés aux professionnels des thalassothérapies, ces gommages, enveloppements et autres soins spécifiques seront utilisés en cabine, pendant les cures ou vendu à la marque d'un établissement client.
Contrat avec Thalazur
La société vient de signer son premier contrat avec le groupe Thalazur. Un premier pas sur un marché jugé stratégique. « Le bio, c'est moins de 3 % de la filière cosmétique mondiale. Mais les statistiques annoncent que l'on devrait bientôt franchir la barre des 10 % », relate André Prigent, PDG de la SAS Île Vierge, qui chapeaute Agrimer et Bretagne Cosmétiques Marins (BCM). Les deux filiales emploient au total 50 salariés dans les Abers pour un chiffre d'affaires consolidé proche des 10 M€.
Sous quatre marques (Thal'Ion pour l'hôtellerie, Isomarine pour le grand public, Thalasso Bretagne pour les centres de thalassothérapie et Thal'Iens pour les spas), BCM conçoit et commercialise des gammes de produits pour la cosmétologie. Agrimer est un « intégrateur de filière ». Il se charge, pour sa part, de la récolte et de la transformation des algues pour différents secteurs d'activité : la cosmétique (60 % du CA), les laboratoires de compléments alimentaires (10 %) et la filière engrais agricole (30 %). « En tant qu'outsider sur certains marchés (comme la thalassothérapie dominée par Sciences et Mer, NDLR), soit vous cassez les prix, ce que l'on ne souhaite pas. Soit vous cherchez des produits différenciants », explique André Prigent.
Il y a deux ans, Agrimer a ainsi lancé "Les Escales", une gamme de soins aux ingrédients colorés pour retenir la clientèle des thalassothérapies attirée par l'offre concurrente des spas. Cette année, Agrimer innove avec Thalasso Organics à la criste marine biologique (fenouil marin) et aux algues, sans paraben, ni colorants de synthèse. La formulation des produits a représenté un an et demi de travail. Pour obtenir le label "Ecocert greenlife", il a fallu certifier l'usine de production qui s'approvisionne en mer d'Iroise.
Marché en devenir
À l'heure actuelle, une algue n'est pas « biologique ». Seul le produit fini est susceptible de l'être, à plusieurs conditions : contenir 95 % d'ingrédients d'origine naturelle, 10 % d'ingrédients d'origine bio et des éléments végétaux issus en quasi-totalité de l'agriculture biologique. En 2010, un décret d'application d'un texte européen va permettre de labelliser une algue en tant qu'ingrédient biologique. Un marché de la cosmétique aux algues bio pourrait alors s'ouvrir. Agrimer a pris un peu d'avance.
