C’est la fin d’un long processus pour Agrimer (50 salariés, 8,3 M€ de CA) à Plouguerneau. L’entreprise de récolte, de transformation et de valorisation des ressources marines et des algues investit 5 millions d’euros pour se développer. L’enveloppe servira à quadrupler la surface du laboratoire de recherche et développement et des bureaux ainsi qu’à doubler celle de son usine de production pour un total de 7 500 m².
Rester un acteur local
« Enfin ! », souffle André Prigent, le président. La dernière extension de l’usine, de 1 000 m², datait de 2008. Depuis, Agrimer n’a cessé à chercher à s’agrandir. Mais le site de l’entreprise est coupé en deux par la route. D’un côté le laboratoire et les bureaux, de l’autre l’usine. « Côté usine, nous avions épuisé notre réserve foncière. Nous avons donc demandé aux élus de modifier le PLU », relate le dirigeant.
Mais en matière d’urbanisme, rien n’est simple. À tel point qu’Agrimer envisage d’investir ailleurs et le fait savoir. « Pourquoi ne pas rejoindre une grande métropole puisque les conditions de notre développement semblaient impossibles ici ? » Finalement, le PLU a été modifié et les travaux ont pu démarrer.
Et c’est donc bien la solution de rester à Plouguerneau qui a été choisie, malgré un coût qui aurait été similaire ailleurs. « C’est l’identité de notre entreprise. La ville a une tradition goémonière. Nous avions donc cette volonté de rester en bord de mer, au plus porche de notre ressource. On reste un acteur local qui a une forte emprise », insiste André Prigent.
Les travaux se font en trois temps. L’extension de 2 400 m² pour du stockage sera livrée en juin 2019. Alors, l’entreprise libérera la zone de stockage actuelle pour la transformer en atelier de production. Enfin, un dernier bâtiment de 480 m² pour un atelier et les locaux sociaux seront prêts en janvier 2020.
Plan d’internationalisation
Le site est occupé par Agrimer mais aussi Bretagne Cosmétiques Marins (BCM) regroupés dans un groupe, (holding Société de l’île Vierge, 75 salariés, 13 M€ de CA). Les deux sociétés, distinctes, travaillent ensemble au laboratoire. BCM est spécialisée dans les cosmétiques pour les thalassothérapies avec sa marque phare Thalion. Agrimer est présente sur trois secteurs (agriculture, cosmétique et nutrition) avec des principes actifs, extraits d’algues pour des industriels comme l’Allemand Merck (pharmacie). Agrimer récolte elle-même ses algues et en revend une partie aux autres acteurs de la filière.
D’ici un an, le groupe aura les moyens pour poursuivre sa croissance, qui atteint déjà 20 % par an. « C’est peut-être ambitieux, mais je pense que nous sommes capables de rester sur ce rythme », estime André Prigent. Principal relais de croissance : l’export qui représente déjà 40 % des ventes. « Nous sommes en train de déployer notre plan d’internationalisation. En agriculture, nous allons en Bulgarie, en Inde… Nous venons d’avoir des contacts en Chine et nous allons prospecter au Vietnam et en Thaïlande », détaille le président. Cette croissance s’accompagne d’embauches, une quinzaine d’ici la fin du processus d’agrandissement du site.
