C'est une victoire pour le consortium Reiñ Lusk ("donner de l'élan ", en breton). Le Conseil régional de Bretagne a retenu la Chambre de Commerce et d'Industrie Métropolitaine de Brest (CCIMB), mandataire du consortium, pour l'exploitation des aéroports de Brest et Quimper jusqu'en 2036.
Trouver des synergies
La CCI, qui gérait déjà l'aéroport de Brest (un million de passagers par an environ), a été préférée au groupe Vinci, qui gérait celui de Quimper (90.000 passagers environ aujourd'hui contre 135.000 avant l'arrivée du groupe). La volonté de la Région, propriétaire des deux plateformes, était de confier cette délégation de service public (DSP), à un seul et unique opérateur « qui s'engage à pérenniser les deux sites et à mettre en oeuvre des complémentarités. Le contrat que nous passons avec le consortium est un engagement de long terme pour le développement des aéroports de Brest et Quimper », a ainsi indiqué Jean-Yves Le Drian, le président de la Région.
46 millions d'euros d'investissement
« Ce consortium est novateur. La CCI reste majoritaire (60 %) mais nous nous appuyons notamment sur des industriels et des spécialistes du transport », explique Frank Bellion, président de la CCIM. À côté de la chambre (qui deviendra départementale en 2017), en effet, le consortium Reiñ Lusk associe l'Aéroport de Lyon Management Service, Egis, Transdev, le Crédit Agricole du Finistère, le Crédit mutuel Arkéa, Brest Aim et Quimper Événements. « Cette décision, unanime, est une grande satisfaction. L'union fait la force. Les deux aéroports sont indispensables au développement du territoire », souligne François Cuillandre, président de la métropole brestoise et également de Brest'Aim. Le contrat de délégation de service public englobe plusieurs missions : gestion, exploitation, promotion et développement des aéroports mais aussi la réalisation des travaux, maintenance, réalisation d'investissements d'extension, de renouvellement, etc. « Nous avons des investissements lourds à réaliser sur 20 ans. Environ 46 millions d'euros pour les deux plateformes », détaille Frank Bellion.
Augmenter le trafic à Brest comme à Quimper
Le principal challenge sera de développer l'aéroport de Quimper, en perte de vitesse depuis plusieurs années, en assurant le maintien de la ligne vers Paris, « nécessaire au développement local et à l'attractivité de la Cornouaille ». Pour cela, la CCI et ses partenaires devront trouver des synergies entre les deux plateformes. Le consortium, dans son offre, prévoyait 1,1 million de passagers en 2017, plus de 2 millions en 2036 pour Brest et 87.000 passagers en 2017, 152.000 en 2036 pour Quimper. « C'est ambitieux mais réalisable, estime le président de la CCI. Nous avons eu de bons résultats avec Brest. Nous allons appliquer les mêmes méthodes pour convaincre les compagnies aériennes pour Quimper. » Une société, ABO (Aéroports de Bretagne ouest) va être créée pour exploiter les deux aéroports. Elle chapeautera deux entreprises distinctes pour Brest et Quimper.
Isabelle Jaffré
Le Conseil régional de Bretagne a retenu la Chambre de Commerce et d'Industrie Métropolitaine de Brest (CCIMB), mandataire du consortium Reiñ Lusk, pour l'exploitation des aéroports de Brest et Quimper jusqu'en 2036. 46 millions d'euros d'investissement sont prévus.
