Magalie Prigent et Laurent Farcy savourent : "Nous nous rapprochons de l’industrie 4.0, ce sont de vieux métiers mais avec une nouvelle technologie." Les dirigeants d’Atelier de tôlerie de précision d’Armor (ATPA), à Illifaut, et de Tôlerie fine électronique (TFE), à Lamballe Armor, réunis au sein du holding Prifar dans les Côtes-d'Armor, ont investi fin mars dans deux plieuses dernière génération de 250 tonnes pour leurs entreprises.
Des machines qui valent près de 300 000 euros au prix catalogue. "La programmation se fait hors-ligne, depuis le bureau d’études, il y a un contrôleur d’angle au tiers de degré. La précision n’a plus rien à voir. On est dans l’hyperconnecté. Mais cela ne réduit pas la partie compétence de l’opérateur, qui peut optimiser la production et aller chercher le millième pour atteindre la perfection", appuie Laurent Farcy.
La commande d’une brosseuse, qui assure la finition des pièces, a été passée mi-juillet, tandis qu’en août une sertisseuse viendra également compléter le renouvellement de l’outil de TFE. Deux investissements de 150 000 euros chacun. "Ces machines sont plus productives, plus simples à utiliser et sont moins contraignantes physiquement pour les opérateurs", apprécie le dirigeant, devenu par ailleurs membre du comité directeur de l'UIMM Côtes-d'Armor.
40 % de l’investissement récupérés
Deux données ont participé à la réalisation rapprochée de ces engagements financiers. Tout d’abord le plan de relance, qui permet à Prifar de récupérer 40 % du montant de l’investissement dans ces trois machines. Et la résistance de TFE et ATPA à la crise sanitaire. "Grâce à une clientèle variée où certains ont été impactés mais d’autres au contraire ont eu plus d’activité, nous avons eu la chance d’avoir du travail, plaide Laurent Farcy. On s’est dit que ça valait le coup de miser sur le futur."
Le couple d’ingénieurs a pendant plusieurs années cherché une entreprise à reprendre dans leur domaine de compétence de la mécanique et de la gestion de production. La société ATPA, reprise en 2012, affichait 950 000 euros de chiffre d’affaires pour six salariés. En 2020, elle pèse de 1,25 million d’euros et dix collaborateurs. Quant à TFE, repris sept ans plus tard, le chiffre d’affaires se montait à 3,8 millions d’euros pour 3,6 millions d’euros en 2020 et un objectif de quatre millions en 2021. L’entreprise lamballaise emploie 27 salariés.