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STMP et Jalis Meca s'associent pour peser sur le marché des pièces complexes
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STMP et Jalis Meca s'associent pour peser sur le marché des pièces complexes

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STMP et Jalis Meca se sont rapprochés tout en gardant leurs identités respectives. Les deux entreprises lannionnaises évoluent dans le domaine de la mécanique de précision, notamment pour la photonique et les télécoms. Elles espèrent réaliser des économies d’échelle mais surtout répondre à des critères de taille et de ressources pour que leurs clients leur confient plus d’activité.

Sébastien Ernot (Jalis Meca) et Christina Gourves (STMP) se sont associés — Photo : Matthieu Leman

STMP (980 000 euros de CA en 2022 et 8 salariés) et Jalis Meca (960 000 euros de CA en 2022 et 10 salariés) étaient concurrents. Ils sont, depuis le mois de janvier, associés. Si les deux noms des entreprises vont continuer d’exister, Sébastien Ernot, le dirigeant de Jalis Meca, apporte dans STMP l’activité de son entreprise et est rémunéré en retour avec des parts de STMP, qui regroupera les activités de production, les machines et les salariés.

Les deux sociétés, très similaires, évoluaient jusqu’alors dans un même domaine, celui de la mécanique de précision, toutes deux dans le bassin de Lannion. "Nous nous connaissions car nous étions des concurrents sans nous connaître personnellement", explique Christina Gourves, qui a repris STMP après sa liquidation en 2018. "À l’été 2022, je me suis dit qu’en nous associant, nous pourrions résoudre beaucoup de nos problématiques." Celles-ci sont bien connues des "petites structures" : difficulté de passer le cap des dix collaborateurs et de se staffer en dehors de la production ; subir les prix des fournisseurs. "L’un de mes clients m’avait indiqué les conditions pour me donner plus d’activité : passer le cap des 10 salariés, dépasser le million d’euros de chiffre d’affaires et obtenir l’Iso 9001", témoigne Sébastien Ernot, qui a créé Jalis Meca en 2015. Avec ce rapprochement, les deux entreprises vont pouvoir passer ce cap et recevoir plus de travail de certains de leurs clients, notamment pour des pièces plus complexes.

Déménagement dans le même bâtiment

Si l’obtention de l’Iso devrait aboutir à la fin de l’année, puisque le travail avec un consultant a démarré, les deux autres conditions sont désormais réunies. La structure compte désormais 20 collaborateurs, en plus des deux associés, sachant qu’elle a recruté quatre postes clés dans le domaine de la qualité, de la gestion de production, de la gestion des stocks et des achats. "Avec une personne dédiée aux achats, qui y consacre du temps, on peut y gagner", se félicite Christina Gourves.

STMP est installé dans de nouveaux locaux de 980 m2 à Lannion qu’elle a fait construire pour un investissement de 800 000 euros et qu’elle a intégrés en mars 2022. Des bâtiments dans lesquels Jalis Meca a déménagé début février 2023. Le site compte désormais 17 centres d’usinage. Les économies d’échelle, en termes de loyer et d’énergie, seront conséquentes, comme les bénéfices en termes de gestion.

Un robot pour chaque machine

"Nous sommes complémentaires. Sébastien est le directeur technique et moi la directrice administrative et financière. Nous allons pouvoir nous recentrer sur notre métier et être meilleurs", savoure la dirigeante. L’année 2023 servira à mettre en ordre de bataille l’ensemble, notamment dans le domaine organisationnel, tandis que les effectifs doivent faire connaissance et trouver leur place. Des troupes qui sont fidélisées et attirées par l’absence d’horaires décalés dans les deux entreprises, une volonté des deux dirigeants. "Nous ne voulons pas entrer de nouvelles machines mais plutôt automatiser le chargement des centres, ce qui nous permettra de garder les horaires de jour", appuie Sébastien Ernot. "Nous avons déjà trois robots, un quatrième arrivera avant la fin de l’année pour un investissement catalogue de près de 60 000 euros. L’idée est d’avoir à terme un robot pour chaque machine."

L’objectif, pour la structure dont les clients appartiennent en majorité dans le domaine de la photonique et des télécoms, est d’atteindre 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les deux ou trois ans.

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