Stéphane Jeuland (GDS de Bretagne) : « L’excellence de l’élevage breton est unanimement saluée »
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Stéphane Jeuland directeur du Groupement de défense sanitaire de Bretagne Stéphane Jeuland (GDS de Bretagne) : « L’excellence de l’élevage breton est unanimement saluée »

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Nouveau directeur du Groupement de défense sanitaire de Bretagne, basé à Ploufragan, Stéphane Jeuland confirme, alors que se tient le Space à Rennes la semaine prochaine, que la bonne santé sanitaire de l’élevage breton est un atout pour l’économie de la région. Sur fond de renouvellement de l’encadrement, l’ex-patron d’ISA France, filiale du géant Hendrix Genetics, entend accompagner les projets de diversification du GDS Bretagne.

Stéphane Jeuland est le nouveau directeur du Groupement de défense sanitaire de Bretagne. — Photo : @JulienUguet

Le Journal des Entreprises : Le Groupement de défense sanitaire (GDS) de Bretagne est une structure fondée en 1954, très présente dans les territoires et paradoxalement il est peu connu par le monde économique au-delà de l’univers agricole. Pouvez-vous nous en détailler le rôle et les missions ?

Stéphane Jeuland : Fondés en 1954 par des éleveurs pour les éleveurs, les quatre Groupements de défense sanitaire de Bretagne ont choisi de s’unir volontairement en 2015. L’association a pour mission d’assurer le suivi et la gestion du contrôle sanitaire des élevages adhérents en Bretagne, toute production confondue. Nos missions sont au nombre de quatre : la veille sanitaire, la maîtrise de l’assainissement des exploitations, le conseil auprès des éleveurs et la formation.

Le GDS Bretagne s’appuie sur quatre antennes, compte 140 salariés dont 8 vétérinaires pour 15,2 millions d’euros de chiffre d’affaires à 90 % issu des cotisations de ses 2 500 adhérents. Contrairement à ce que l’on peut penser, nous fonctionnons comme une entreprise. Couplée à la reconnaissance de l’État en tant qu’organisme de veille sanitaire, cette indépendance est une force mais aussi une exigence en termes de services rendus aux éleveurs.

Comment qualifieriez-vous l’état sanitaire de l’élevage breton ?

S.J. : L’excellence de nos éleveurs et de leur production est unanimement reconnue en France et à l’international. Quand la Bretagne est citée à Paris ou à Bruxelles, c’est toujours en tant que bon élève. Au même titre que la génétique, qui a un impact direct sur la productivité des cheptels, la problématique sanitaire est appréhendée de manière toute aussi sérieuse. La réussite d’une exploitation commence déjà par une situation saine. Derrière, c’est l’ensemble de la filière agroalimentaire qui en bénéficie.

Cette bonne image s’exporte aujourd’hui, puisque nous travaillons depuis quelques mois, avec nos confrères de Normandie et des Pays de la Loire, à des plans communs de contrôle des pathologies. Une fièvre catarrhale ovine, une grippe aviaire ou une diarrhée virale bovine ne s’arrêtent pas aux limites administratives d’un territoire.

Ce travail s’effectue dans une logique de renouvellement de l’équipe dirigeante ?

S.J. : Effectivement, en plus de quelques cadres partis en retraite, je viens de succéder à Patrick Le Provost, en poste depuis plus de 20 ans. Je dispose d’une bonne connaissance du milieu agricole avec des collaborations chez France Hybride, Topig International, puis Hypor France et ISA France, deux filiales de Hendrix Genetics. Mon arrivée marque un changement de génération, mais s’inscrit dans une volonté de poursuivre l’immense travail effectué. Des projets vont émerger, sans doute en lien avec les nouvelles technologies, mais il est certain que nous n’oublierons pas nos fondamentaux. En matière de santé, rien n’est jamais gagné. Il ne faut pas baisser la garde, rester humble et vigilant. C’est pourquoi la prévention reste notre sacerdoce.

Le lancement de l’application ICownect par votre filiale Innoval témoigne toutefois de cette ambition numérique ?

S.J. : Nous devons être en phase avec les attentes de nos éleveurs, désormais très connectés. En partenariat avec la société Evolution à Noyal-sur Vilaine et BCEL Ouest à Plérin, nous avons développé un outil unique de gestion et de pilotage de troupeau. Il agrège des données techniques, économiques, sanitaires, etc.

Quelles sont les autres pistes de développement ?

S.J. : Nos cinq filiales bretonnes vont fusionner dans une logique de régionalisation des services. Il s’agit des quatre agences Farago, positionnées sur les créneaux des produits sanitaires et de désinfection, et de Sofar France qui produit des rodonticides pour éradiquer les rongeurs. L’idée est de leur donner les moyens de mieux servir l’univers agricole, mais aussi de se développer vers le marché des entreprises et des collectivités.

Très marqué production bovine, le GDS veut également séduire au-delà de cette filière historique…

S.J. : C’est déjà le cas puisque nous suivons tous les aquaculteurs et une majorité d’éleveurs équins de Bretagne. Il est vrai qu’avec 2 millions de têtes suivies, le GDS est ultra-présent chez les ruminants avec plus de 98 % des éleveurs adhérents et qualifiés pour l’ensemble des maladies réglementées. Derrière, nous avons des parts de marchés à aller chercher en porc, où les coopératives sont très présentes, ou en volaille.

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