Stalaven (1 000 salariés dont 600 à Yffiniac) a communiqué un chiffre d’affaires de près de 200 millions d’euros pour l’exercice clôt à la fin août 2021, en hausse de 11 %. Une croissance qui prolonge celle de 2020, qui était de 7 %, et qui fait dire à Rémi Thomas, le directeur général, que le projet de redressement de l’entreprise entamé en 2019 est validé par ces bons résultats. Si la rentabilité n’est pas communiquée, le gain d’Ebitda a été de sept millions d’euros en une année. "La crispation sur la rentabilité est derrière nous", précise le dirigeant.
"Cette bonne dynamique concrétise notre stratégie basée sur la supériorité, l’innovation et la différenciation produits", reprend le Costarmoricain. Cette supériorité produits, déterminée par des enquêtes menées auprès de milliers de consommateurs invités à positionner les produits de Stalaven par rapport à ses concurrents, a permis d’en dégager une trentaine, qui bénéficient du logo "préféré des consommateurs" et sont mis en avant par les 300 commerciaux de terrain. Ces produits préférés et l’innovation ont participé pour plus de 50 % à la croissance de l’activité de l’entreprise.
Habitudes de consommation favorables
Pour obtenir cette préférence des clients, de nouvelles recettes sont élaborées comme celle de la mousse forestière, qui sera lancée en janvier 2022. Menée en collaboration avec le Meilleur Ouvrier de France Jean-Michel Bannwart, elle a nécessité deux ans de travail. Ce recentrage a entraîné l’arrêt d’autres produits comme des desserts et certains produits de viande et volaille.
La société spécialisée dans la pâtisserie salée, les plats cuisinés, les salades, les salaisons et la charcuterie fine a également bénéficié des changements de consommation dus à la crise sanitaire. Désireux de se tourner davantage vers des produits plaisirs et locaux, les Français ont en plus favorisé les métiers de bouche indépendants, canal de distribution qui représente les deux-tiers de l’activité de Stalaven, plutôt que les grandes surfaces. Le panier moyen des clients de l’entreprise a augmenté de 20 % dans cette période de mars 2020 à mai 2021. À partir de juin 2021, on a assisté à un retour des tendances pré-Covid mais la croissance de l’entreprise a été préservée grâce à la progression des produits liés à l’apéritif (pâtisserie salée en hausse de 23 %, salaison en hausse de 16 %) et des plats cuisinés (+ 18 %).
Investissements à venir à Yffiniac
L’évolution de la filiale depuis 2010 de la coopérative Euralis (1,44 milliard d’euros de CA, 5 200 salariés, 6 250 adhérents, siège dans les Pyrénées-Atlantiques) va se poursuivre en 2022 avec un investissement productif important sur le site d’Yffiniac au second semestre. Encore discret sur le sujet, Rémi Thomas a cependant confié qu’il concernerait une ou deux familles de produits et pourrait bénéficier du plan France Relance. Autre événement, un retour en grâce du réseau des grandes surfaces, qui représente aujourd’hui moins du tiers des ventes, est en cours de réflexion. "C’est un canal qui peut être intéressant", souligne le directeur général. "Nous travaillons à une proposition différenciante pour y revenir, avec des produits qui mêleraient un axe plaisir à une dimension nutritionnelle et responsable."
Enfin, quinze recrutements à Yffiniac et 25 sur le reste de la France et notamment sur les deux sites de salaison de l’entreprise, en Ardèche et en Corrèze, vont être menés. En tenant compte des départs en retraite et pour assurer la transmission des savoir-faire des cuisiniers, charcutiers et bouchers qui constituent la force productive de l’entreprise, le site d’Yffiniac a procédé à 50 recrutements sur l’exercice 2021. Stalaven a mené des collaborations, notamment avec Up’interim et Alter, pour favoriser le recrutement des demandeurs d’emploi de longue durée et des personnes en situation de handicap. Et a, par ailleurs, distribué 250 000 repas au titre de la solidarité à diverses associations dont la Fondation Rennes 1.
Le site d’Yffiniac produit 28 000 tonnes de produits par an, dont 30 % de salades et une vingtaine de pourcents pour les autres grandes familles de produits. Les deux sites de salaison produisent 2 000 tonnes et emploient 130 salariés. Une nouvelle croissance externe n’est pas exclue. "Intégrer à l’avenir d’autres savoir-faire qui font partie du patrimoine français fait sens", conclut Rémi Thomas.
