Sovipor-La Trinitaise se finance avec les certificats « carbone »
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Sovipor-La Trinitaise se finance avec les certificats « carbone »

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Pour mener à bien le projet de réindustralisation des sites de Merdrignac (Côtes-d'Armor) et de La Trinité-Porhoët (Morbihan), l'entreprise agroalimentaire Sovipor-La Trinitaise s’est rapprochée de la Banque européenne d’investissement qui préfinance les travaux via les certificats « carbone ».

Jean-Marie Vallier, directeur général adjoint de Sovipor à Merdrignac et La Trinité-Porhoët — Photo : @DR

Patron du groupe Olmix à Bréhan (Morbihan), Hervé Balusson est en quête perpétuelle d’innovation pour financer les travaux de modernisation de ses outils industriels. Dernier exemple en date avec sa filiale Sovipor-La Trinitaise qui se déploie sur deux sites à Merdrignac (Côtes-d’Armor) et La Trinité-Porhoët (Morbihan).

« Il faut que nos politiques locaux mesurent bien les enjeux réels de la réindustrialisation de la Bretagne, précise l’intéressé. Trop souvent, on assiste à du saupoudrage avec des prises de risques limitées. Les enjeux en termes d’emploi et les soutiens bancaires existent. Je pense que les collectivités devraient notamment être plus actives dans l’acquisition de bâtiments, afin de les confier à des industriels qui auraient juste à se soucier de bien faire leur métier. »

Une rénovation stratégique

C’est en suivant une partie de cette logique qu’Hervé Balusson s’est rapproché de la Banque européenne d’investissement, du fonds Eiffel Investment Group et de l’Ademe pour son ambitieux projet de rénovation énergétique des deux usines Sovipor. « Les 8 000 m² de Merdrignac et les 4 000 m² de La Trinité ont besoin d’être rénovés en profondeur, confirme Jean-Marie Vallier, directeur général adjoint. Cela passe par la mise en place d’un meilleur système de chauffage plus performant, l’isolation des structures afin de mieux réguler la température, l’acquisition de nouveaux équipements de découpe et de transformation, etc. »

6 millions d’euros investis

Pour mener à bien ce projet, qui nécessite un investissement global de 6 millions d’euros, Sovipor s’est appuyée sur un modèle de financement innovant, mis en œuvre par Eiffel Investment Group, en faveur de l’efficacité énergétique.

« L’idée est d’aider les industriels à préfinancer les travaux, dans un contexte où les financeurs traditionnels n’interviennent en général qu’une fois les travaux réalisés et les économies d’énergie constatées, détaille Fabrice Dumonteil, PDG du fonds basé à Paris. Concrètement, Sovipor n’investit pas un centime, le risque étant pris par Eiffel et la BEI via un remboursement, moyennant un commissionnement, grâce aux certificats d’économies d’énergie accordés par l'Europe. »

Un suivi en temps réel

Le projet porté par Sovipor, qui s’inscrit dans la démarche environnementale de volailles nourries aux algues d’Olmix baptisée Saga, consiste en la refonte de la production et de la distribution de froid des deux sites. « En complément, notre partenaire CN Solutions mettra en place une solution de supervision énergétique, afin de mesurer et contrôler la performance énergétique des installations de récupération de chaleur en temps réel », confirme Jean-Marie Vallier.

Ce premier investissement sera complété par une nouvelle enveloppe de 4 M€ qu’Hervé Balusson souhaiterait financer de la même manière. « Notre objectif est d’améliorer notre compétitivité, tout en déployant un mode de production décarboné. Les économies d’énergie attendues sont estimées à plus 77 000 € de gains par an, soit l’équivalent en consommation de 400 foyers. »

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