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Soka dénonce les coûts de la prévention du Covid-19 pour les entreprises
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Soka dénonce les coûts de la prévention du Covid-19 pour les entreprises

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Spécialisée dans l’extraction et la valorisation du kaolin, une argile blanche utilisée dans de nombreux domaines (céramique, automobile, arboriculture, alimentation animale, etc.), la PME costarmoricaine Soka évalue à 170 000 euros son investissement lié à la prévention Covid-19.

— Photo : @DR

Depuis le début de la crise du Covid-19, la PME Soka, spécialisée dans l’extraction et la valorisation du kaolin à Quessoy (Côtes-d’Armor), a investi plus de 170 000 euros dans des dispositifs de prévention du coronavirus pour ses salariés. « Je suis en colère car nous n’avons bénéficié d’aucun soutien financier de l’État, confirme Séverine Dudot, directrice générale de Soka. En mars, nous avons fait le choix de ne pas arrêter la production en mettant en place un plan de continuation d’activité. Toutefois, en tant que chef d’entreprise, j’ai la responsabilité de la santé de mes salariés. Je l’ai toujours placé comme la priorité mais aujourd’hui nous sommes face à des aberrations qui pénalisent notre productivité et impactent notre rentabilité. »

Quid des cas contact de rang 2 ?

Séverine Dudot pointe notamment l’organisation dans la gestion des cas contact de rang 2, et le manque de présence des services de l’État. « Le délai d’attente de sept jours pour avoir le résultat des tests implique, pour éviter tous risques, de placer volontairement les salariés concernés, non-malades, en isolement. Comment fait-on avec les opérateurs en production si les situations se multiplient et nécessitent de stopper l’usine ? Et quid de la prise en charge des salaires dans l’attente des résultats. Il existe actuellement un vrai problème de statut pour cette catégorie de salariés. Actuellement, c’est Soka qui supporte seule ce coût. Il faut dépister massivement et rapidement ! »

Des tests à 30 euros l’unité

Pour pallier ce dysfonctionnement, l’entreprise vient d’investir dans un stock de 200 tests antigéniques qui lui assurent un résultat en une vingtaine de minutes. « Cet achat s’est effectué à nos frais. À 30 euros l’unité, la facture ne cesse de grimper. Comme pour les masques en tissu, que nous privilégions aux masques jetables, moins impactant pour l’environnement, nous ne bénéficions d’aucune aide », déplore la dirigeante.

Alors que son chiffre d’affaires s’est maintenu en 2020, Soka a vu sa rentabilité impactée par le coût des mesures de prévention mises en place pour ralentir le Covid-19. « Nous avons joué le jeu de soutenir l’économie locale en maintenant notamment un investissement de 2,7 millions d’euros dans l’extension de l’usine, conclut Séverine Dudot. Toutefois, l’État n’est pas au rendez-vous du dogme "tester, tracer, isoler" que l’on nous rabâche à longueur de journée. »

Pour Soka, qui emploie 75 salariés et a réalisé, en 2019, un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros, les enjeux d’une fin rapide de la crise Covid-19 sont pourtant immenses. L’entreprise exporte 55 % de sa production à l’international (Asie, Moyen-Orient, Italie, etc.). « Les marchés mondiaux tournent davantage au ralenti, conclut Séverine Dudot. Nous sommes également impactés dans les relations commerciales qui doivent se faire à distance, en visioconférence. On s’adapte mais cette situation ne pourra pas durer éternellement. »

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