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Saint-Brieuc : le renouveau des Châtelets, la troisième zone d'activités de Bretagne
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Saint-Brieuc : le renouveau des Châtelets, la troisième zone d'activités de Bretagne

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Comptant parmi les trois premiers parcs d’activités économiques de Bretagne, Les Châtelets à Trégueux ont été marqués par des crises industrielles dont les plaies ont été longtemps difficiles à panser. Désormais résolument tournée vers l’avenir, cette zone de 245 ha est portée par le dynamisme des 200 entreprises qui y travaillent mais aussi par les nombreux projets de développement immobiliers et industriels actuels et à venir.

— Photo : @JulienUguet

C’était en 2002. Une autre époque pour le parc d’activités des Châtelets. Alors patron de l’entreprise de travaux publics SNT Nicol, Alain Nicol décide d’investir dans cette zone, historique poumon économique de l’agglomération de Saint-Brieuc mais sur la pente descendante depuis plusieurs années. « Il faut reconnaître que le panorama à cette époque était relativement triste, confirme l’intéressé. J’ai mis les pieds aux Châtelets par opportunité. Une opportunité qui s’est transformée en enthousiasme tant les projets de développement et la dynamique des acteurs sont immenses. »

Marquée par de nombreuses crises industrielles (Laminoirs de Bretagne, Chaffoteaux-et-Maury, etc.), la troisième zone d’activités de Bretagne, derrière le parc du docteur Étienne à Loudéac et la zone de Kerpont à Lanester/Caudan, repart de l’avant depuis cinq ans. « Avec ses 245 ha, elle se repositionne naturellement comme le fer de lance de l’activité économique de notre territoire, confirme Damien Leclerc, responsable de l’implantation des entreprises pour Saint-Brieuc Armor Agglomération. Cette dynamique est le fruit d’un travail collectif mené par la collectivité et les entreprises. »

Une extension à venir de 45 hectares

Emblématique président de l’association des entreprises de la zone des Châtelets (Azic) depuis plus de vingt ans, Jean-Charles Cosson partage cet avis. Patron de la société de nettoyage SBN, il a connu les périodes de vaches maigres. « J’étais aux premières loges des conflits chez Chaffoteaux notamment. Tout cela faisait mal au cœur. Heureusement que la solidarité entre les entreprises était bien réelle, en témoigne le succès de l’Azic, avec plus d’une centaine de membres actifs sur 200 entreprises. Il est également appréciable de constater que les élus locaux n’ont jamais diminué leur niveau d’investissement sur les infrastructures du parc. »

En dix ans, Saint-Brieuc Armor Agglomération aura en effet investi plusieurs dizaines de millions d’euros dans la réfection du réseau routier, les aménagements et les espaces verts. Dernier projet en date, l’extension de la zone au nord sur 45 ha. « L’engagement s’effectue en trois phases avec le bouclage, en 2019, de la commercialisation des 15 premiers hectares, ajoute Damien Leclerc. Outre 4 ha dédiés à l’accueil du dépôt des transports urbains de l’agglomération, des acteurs majeurs comme Chronopost ou Deltavit et plusieurs PME, comme le chauffagiste Guéno D ou Le Garage de Robien, sont déjà ou vont bientôt s’installer. » À terme, l’extension inclura également une station de gaz GNV dédié aux transporteurs. « Nous sommes bien dans une mission de création de services et de valeur ajoutée pour les entreprises. »

Des projets privés adaptés aux TPE/PME

Pour Jean-Charles Cosson, ce soutien public se révèle aujourd’hui payant car il a convaincu des investisseurs privés de rejoindre la danse. « Le projet Genesis est emblématique du renouveau des Châtelets. Cette requalification de la friche Chaffoteaux-et-Maury va permettre de tourner une page difficile de notre histoire. C’est d’autant plus stratégique que ce projet, porté par des investisseurs locaux attachés au territoire, est adapté aux réalités de notre tissu économique. »

Le président de l’Azic confirme notamment que la proposition faite d’une offre immobilière tournée davantage vers les TPE/PME va permettre d’éviter la fuite des talents. « Le temps de l’implantation d’une grande entreprise est révolu. En revanche, nous avons la chance d’héberger sur le parc deux pépinières d’entreprises. Elles regorgent de porteurs de projets qui souhaitent, au terme de leur incubation, s’installer ici. Mais, faute de trouver un terrain ou un bâtiment adapté à leur activité, certains partaient ailleurs. Genesis est un début de réponse. »

Des défis encore nombreux

Résolument tourné vers l’avenir, le parc des Châtelets a toutefois, encore devant lui, de nombreux défis à relever. La question de son accessibilité numérique est ainsi cruciale à l’heure où la bataille entre les zones d’activités bretonnes n’a jamais été aussi intense. « Nous avons désormais un accès routier facilité depuis la mise en service de la rocade d’agglomération, confirme Jean-Charles Cosson. Le déploiement de la fibre doit également se poursuivre. »

Les Châtelets devront aussi se détacher d’une image, trop prégnante, de zone industrielle tournée majoritairement vers la métallurgie et le recyclage des déchets. Sans renier le passé, il semble nécessaire d’équilibrer les activités en injectant des projets innovants et séduire les investisseurs. « C’est tout le travail d’une association comme l’Azic, conclut Jean-Charles Cosson. Celui de mettre en musique des dirigeants de filiales de grands groupes, patrons de TPE ou indépendants dans un projet commun tout en pesant activement sur les décisions politiques prises. »

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