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Saint-Brieuc grand perdant de la réforme des intercommunalités ?
Saint-Brieuc # Collectivités territoriales

Saint-Brieuc grand perdant de la réforme des intercommunalités ?

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Sur les huit nouvelles communautés de communes nées au 1er janvier 2017, sept vont être dirigées par un président socialiste ou apparenté. Pour Saint-Brieuc, seul bastion de droite, il va falloir négocier dur avec une région Bretagne, elle aussi à gauche et disposant des pleins pouvoirs en matière de développement économique.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Vincent Le Meaux, Loïc Cauret, Philippe Le Goux, Joël Le Jeune, Arnaud Lecuyer, Georges Le Franc et Jean-Yves Philippe. Élu président de la plus grande intercommunalité des Côtes-d'Armor, Saint-Brieuc Armor Agglomération, Bruno Joncour, maire MoDem de Saint-Brieuc, doit se sentir bien seul. Parmi les hommes politiques, désignés comme lui présidents des nouvelles communautés de communes costarmoricaines, il est le seul à afficher une sensibilité de centre-droite.

De 31 à 8

Depuis le 1e r janvier 2017, et la nouvelle carte des intercommunalités des Côtes-d'Armor, passées de 31 à 8, Guingamp Paimpol Armor Argoat Agglomération, Lamballe Terre et Mer, Leff Armor Communauté, Lannion-Trégor Communauté, Loudéac Communauté Bretagne Centre et la Communauté de communes du Kreiz-Breizh comptent à leur tête des présidents de gauche ou apparentés. « Et encore, on peut se demander, vu l'exécutif d'union mis en place par Bruno Joncour, si l'agglo de Saint-Brieuc n'est pas aussi un peu à gauche, précise cet observateur de la vie politique briochine. En tout cas, dans un département qui a basculé à droite en 2014, mais qui depuis a été dépouillé de sa compétence économique, ce rapport de force change la donne ». En effet, en plus de rationaliser les strates territoriales, la loi NOTRe a renforcé le poids des régions et des intercommunalités dans le domaine du développement économique.

Un axe avec la région

Avec une région gérée à gauche par Jean-Yves Le Drian, et sept communautés de communes du même bord, le risque de déséquilibre au détriment de Saint-Brieuc Armor Agglomération est fort. « Les arbitrages vont être périlleux. Bruno Joncour dispose d'un sens du consensus qui peut lui permettre de s'en tirer mais le risque est réel de voir Lannion ou Dinan lui passer devant non pas au nom de l'équilibre territorial mais des affinités politiques ».

Des changements à prévoir

Au-delà, ce sont surtout les orientations économiques portées par les nouveaux présidents qui vont être regardées de très près dans les mois à venir. À Saint-Brieuc, Lannion, Rostrenen ou Lamballe, où la stabilité est de mise, aucune surprise n'est à prévoir. À Dinan, Guingamp et Loudéac, des évolutions majeures sont attendues. On peut imaginer que la politique de soutien direct de l'ex-Cidéral, avec des subventions directes plafonnées à 100.000 euros, ne soit pas maintenue « Cela va modifier le pouvoir d'attractivité des territoires sauf si des dispositifs audacieux et innovants sont mis en oeuvre pour convaincre les dirigeants d'entreprendre et de créer de l'emploi en local ».

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