C’est un grand projet que David Simon, l’un des co-gérants de l’imprimeur Roudenn Grafik (7 M€ de CA en 2022, 47 salariés et trois associés), qualifie encore d’incertain même si tout semble avoir été pensé et anticipé pour sa réalisation. Il s’agirait de réunir les deux sites de production costarmoricains de l’entreprise, situés à Plérin et Saint-Agathon, dans une nouvelle construction près de Guingamp. "Nous sommes à la recherche d’un terrain de 10 000 m² minimum", confie celui qui possède un tiers des parts de la société, avec Frédérique L’Hotelier, directrice du site de Plérin, et Jean-François Turban, responsable du site de Saint-Agathon.
La semaine de quatre jours à l’étude
Réunir ces deux unités de production en un seul lieu ne répondrait pas à un objectif de croissance soutenue. "Dans les deux, trois ans, nous nous attendons à une croissance de 10 %… Mais les cartes ne se redistribuent pas comme ça", estime le dirigeant. Outre les économies d’échelle évidentes, l’enjeu est de renforcer le volet RSE de l’ensemble. "Quand nous avons adhéré à Produit en Bretagne en 2021, la RSE était notre axe principal de travail, confie David Simon. "Un nouveau bâtiment nous permettrait d’apporter du confort aux salariés." Il est ainsi prévu que tous les bureaux soient transformables en positions assis et debout. "Nous étudierons également le passage de la semaine aux quatre jours, même si tous nos salariés étant aux 39 heures, il faudrait trouver un modèle économique pour descendre à 36 ou 37 heures payées 39", réfléchit le co-gérant.
Par ailleurs, les toits du nouveau bâtiment et le parking seront équipés de panneaux photovoltaïques et de bornes de recharge électrique pour les voitures.
Rapprocher les équipes
Travailler sur un même site permettra également aux équipes aujourd’hui spécialisées dans le grand format numérique (sur le site de Plérin) et l’imprimerie papier et de labeur, comme les brochures, plans… (sur le site de Saint-Agathon) de se rapprocher et de travailler en petits groupes. Mais aussi de "travailler mieux pour aller chercher la satisfaction clients". Un objectif déjà mis en œuvre, via des investissements récents, dans une nouvelle chaîne de finition robotisée pour les livres (800 000 euros), une découpe laser d’un million d’euros et une table de découpe numérique de 180 000 euros. "Ces machines, plus sobres, peuvent nous permettre de réduire la facture d’énergie jusqu’à 30 %", se félicite le dirigeant, lui qui a vu sa facture passer d’une moyenne de 80 000 euros par an à 220 000 euros en 2022."
En janvier dernier, un progiciel de gestion (ERP) a également été mis en place, à l’issue d’un travail d’un an et demi et d’un effort financier de 200 000 euros. À moyen terme, tous les opérateurs y seront connectés.
De 100 à 50 000 exemplaires
Roudenn Grafik, qui est le fruit de regroupements successifs de plusieurs imprimeries bretonnes depuis 2009, réalise la moitié de son activité dans l’imprimerie de labeur, pour des entreprises et des collectivités. L’impression de livres est en progression et représente 15 %, comme les PLV, enseignes et autres grands formats numériques. Les étiquettes complètent le chiffre d’affaires. L’entreprise, dont le siège est à Plérin, compte également un site à Saint-Méen en Ille-et-Vilaine (400 000 euros de CA en 2022), à la suite d’un rachat en 2019. Une nouvelle opération de croissance externe n’est pas à écarter, "si nous tombons sur la bonne personne. Mais manger tout le monde n’est pas la solution. Nous préférons proposer le service le plus innovant à nos clients", confie David Simon, qui prend pour exemple un jeu inédit, dont la fabrication a été conçue puis réalisée pour la Cooperl en un mois.
Roudenn Grafik, qui propose des séries de 100 à 50 000 exemplaires, possède également deux implantations commerciales à Dinan et Carhaix (Finistère).
