Nobâ (23 M€ de CA en 2022, 62 salariés, 5 apprentis et une trentaine d’intérimaires) prend un nouveau virage. L’entreprise de BTP, après avoir été rachetée en 2013 par Xavier Bourgois et rebaptisée avec son nom actuel en 2016 (elle s’appelait SC Costa), a été reprise par trois de ses cadres en octobre 2022.
"Nous étions à des postes clés, depuis plusieurs années", explique Xavier Lannuzel, ancien directeur des travaux et désormais actionnaire majoritaire et président." Xavier Bourgois nous d’abord a proposé de prendre des parts dans la société puis la réflexion nous a plutôt menés vers une transmission." Julien Floch, responsables des études qui travaillait dans l’entreprise de gros œuvre depuis 2014, et Fabien Thébault, le directeur administratif et financier présent depuis octobre 2018, complètent le triumvirat à la tête de la PME installée à Plérin.
Bases saines
"Nous avons des bases saines. Nous ne visons pas à faire du chiffre pour faire du chiffre mais à stabiliser l’activité dans un premier temps car nous arrivons à des volumes conséquents", reprend le néo chef d’entreprise. "Ce qui ne nous empêche pas d’avoir des axes de progression." Parmi ceux-ci, figurent les chantiers de réhabilitation. "Il y a de moins en moins de terrains constructibles, nous allons donc nous positionner de plus en plus sur la réhabilitation, par exemple dans les cœurs de ville, même si nous continuons à construire des bâtiments neufs, bien sûr."
L’entreprise est déjà présente sur le marché de la réhabilitation. Nobâ travaille actuellement sur le gros chantier de l’ancienne Caf à Saint-Brieuc. De quoi expérimenter le lean management dans ce site fermé où Nobâ a en charge les cages d’ascenseur. L’ensemble des matériaux et des outils est ainsi acheminé en une palette à chaque étage pour diminuer le temps de manutention et augmenter celui de mise en œuvre.
Autre support de croissance pour la PME : son agence de Landerneau (Finistère), ouverte il y a quatre ans. "Le chantier standard se monte à un million d’euros là-bas, contre 500 000 euros ici", confie Xavier Lannuzel. "Nous allons nous renforcer avec le recrutement d’un chef de chantier et d’un ou deux ouvriers. Actuellement, nous refusons des appels d’offres faute de main-d’œuvre. On pourrait en faire trois fois plus." Ces difficultés de recrutement sont symbolisées par le nombre important d’intérimaires au sein de Nobâ. "Nous leur proposons parfois un CDI mais ils préfèrent le statut d’intérimaire."
Compagnons
Pourtant, les salariés, appelés "compagnons" dans la bouche du dirigeant, occupent une place particulière dans l’entreprise. "Ce sont eux qui mettent en œuvre sur le terrain et font que notre travail est qualitatif", reprend le Costarmoricain. Les apprentis représentent également un actif important. "Ils sont nos futurs compagnons et encadrants", appuie celui qui a lui-même été apprenti. Parmi les autres forces de Nobâ, Xavier Lannuzel cite également sa technicité dans la mise en œuvre du béton et son parc de matériel spécifique, dont la grande majorité appartient à l’entreprise.
La PME réalise 50 % de son chiffre d’affaires avec la réalisation de bâtiments fonctionnels, 20 % des bâtiments industriels, 20 % des logements et 10 % à des travaux services (petits travaux). "Nos chantiers vont de 1 000 euros, pour les travaux services, à 3 millions d’euros et nous effectuons également quelques déplacements pour accompagner nos clients industriels."
