Côtes-d'Armor
Pour éviter le dépôt de bilan, des salariés reprennent le fabricant d’escaliers Bec Bois
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Pour éviter le dépôt de bilan, des salariés reprennent le fabricant d’escaliers Bec Bois

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Proche de déposer le bilan début 2023, le fabricant d’escaliers Bec Bois, installé à Grâces, près de Guingamp, a pu poursuivre son activité grâce à sa reprise par quatre salariés associés à un des deux anciens cogérants : Pascal Bougeard.

De gauche à droite : Véronique Billiou, Pascal Bougeard, Germain Toullelan et Cassandre Leforestier, sont les nouveaux associés de Bec Bois, avec Sébastien Le Couster, absent sur la photo — Photo : Néréa Brouard

Récemment, Pascal Bougeard a repris les rênes du fabricant et poseur d’escaliers, Bec bois, basée à Grâces (Côtes-d’Armor), avec quatre salariés associés : Cassandre Leforestier, Germain Toullelan, Sébastien Le Couster et Véronique Billiou. "Un sauvetage in extremis", raconte le dirigeant de cette SARL, qui compte douze salariés et existe depuis 1994. "L’ancien gérant avec qui j’étais associé était à deux doigts de déposer le bilan."

Crise sociale

"2022 a vu les conditions de travail se dégrader fortement", indique Véronique Billiou, secrétaire comptable et aujourd’hui salariée associée. Une nouvelle aspiration à poussières, attendue depuis deux ans et réclamée par l’inspection du travail a tant tardé qu’elle a fini par mettre le feu aux poudres. Bilan : un salarié a exercé son droit de retrait et quatre autres l’ont suivi. "Forcément l’impact sur la production a été conséquent", se souvient la Costarmoricaine.

Pourtant, l’entreprise est pérenne depuis sa création avec un chiffre d’affaires d’1,4 million et "une évolution globalement positive même si celui de 2023 risque d’être un peu en baisse en raison des aléas que nous avons rencontrés", poursuit Pascal Bougeard. "Un temps, nous avons envisagé un repreneur mais nous n’en avons pas trouvé. C’est notre avocat d’affaires qui nous a conseillé le rachat des parts de l’ancien gérant pour 1 euro symbolique. Après une réunion d’équipe, quatre salariés ont décidé de devenir mes associés et nous nous sommes partagé les parts en cinq."

Décisions collégiales

L’ensemble de l’équipe a vécu cette reprise comme "un soulagement", souligne Véronique Billiou. "Nous avons tous cru que nous allions perdre notre emploi, nous sommes donc ravis de ne pas avoir vu l’entreprise couler. Nous sommes de nouveau au travail, plus impliqués et motivés que jamais. Et dorénavant, toutes les grandes décisions sont prises collégialement."

Depuis, l’entreprise a repris le cours normal de son activité. "Et le nouveau système d’aspiration à poussières est enfin en train d’être installé. Un investissement de 120 000 euros. Nous avons aussi acheté deux nouvelles machines : une scie à format et une aligneuse pour 30 000 euros. Je pense, de plus, que l’association avec les salariés va créer une dynamique forte au sein de l’entreprise. Nous nous connaissons depuis de nombreuses années car l’équipe est stable et nous sommes, encore plus aujourd’hui, animés par la volonté de développer l’activité."

Passer en 2 x 8

Pascal Bougeard et son équipe envisagent en effet d’augmenter la production. "Pour y arriver, il faudrait que nous passions en 2 x 8 et que nous trouvions un deuxième dessinateur. Le chef d’atelier suit une formation dans ce sens. En attendant, l’objectif est de développer notre clientèle d’artisans et de nous concentrer sur la qualité de nos prestations."

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