Eco-compteur (16,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021 et 114 salariés) n’en finit plus de grossir. Le spécialiste des traceurs de mesure des piétons et vélos va bénéficier avant la fin de l’année d’une extension de ses locaux, qui passeront de 2 000 m² à 2 600 m². Le projet est réalisé par Lannion Trégor communauté, propriétaire des murs. Une situation qui convient très bien à l’entreprise dirigée par Christophe Milon. "Notre métier n’est pas d’immobiliser de l’argent pour de l’immobilier", explique le Costarmoricain. Une première phase des travaux devrait être terminée avant l’été. La nouvelle surface sera consacrée à la création de postes de production, de salles de réunion et d’un plateau de bureaux.
La société née en 2004 s’est engagée parallèlement dans un programme de 32 recrutements cette année, contre en moyenne une quinzaine habituellement. Plus de la moitié est déjà réalisée. "J’ai été positivement surpris de voir l’attractivité de l’entreprise, se félicite le patron. J’ai organisé Eco-compteur à l’image de l’entreprise dans laquelle j’aurais rêvé de travailler."
L’export représente 75 % de l’activité
Seul le support technique international pose des problèmes de recrutement, ce qui a imposé une réflexion sur une éventuelle externalisation de ce service client. L’internationalisation n’est pas un vain mot puisque la France ne représente qu’un quart de l’activité de la PME, qui réalise un autre quart de ses ventes aux États-Unis et le reste dans une cinquantaine de pays comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne, le Canada et d’autres en Europe du Nord. Elle possède une équipe de 20 collaborateurs à Montréal. En Allemagne, un gros contrat vient d’être conclu avec l’un des länder germaniques, qui prévoit l’installation de 200 capteurs cette année. À titre de comparaison, il y en a 80 installés à Paris. "Aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup d’endroits à fort potentiel où nous ne sommes pas mais on pourrait faire plus en Asie et notamment en Chine", confie Christophe Milon.
La croissance de l’entreprise est portée par ces nouveaux contrats d’installations de systèmes de comptage des vélos ou des piétons, conçus et fabriqués à Lannion. Il y en a 20 000 installées dans le monde et environ 2 500 sont produits chaque année, avec des pièces provenant de fournisseurs à 40 % locaux et à 90 % français. Des compteurs dotés de piles longue durée, installés facilement dans les regards des chaussées et qui ne nécessitent pas des travaux importants, de connexion à l’électricité par exemple. Un vrai avantage concurrentiel. Les clients, des collectivités, s’en servent pour mesurer la fréquence et le nombre de deux-roues fréquentant une voie urbaine ou un espace naturel, afin d’adapter leur équipement et leur politique en la matière.
Développement de l’analyse des données
Mais le développement de l’entreprise passe également par celui des contrats annexes, comme ceux de maintenance et, surtout, les services d''accompagnement dans l’analyse des données. "C’est l’une des choses sur lesquelles nous avons travaillé : accompagner les clients dans le croisement des données avec d’autres sources comme la météo, les accidents, la provenance et la destination des vélos…" Parmi les 32 recrutements, figurent notamment des data scientists et des spécialistes des systèmes de cartographie qui seront affectés à ces nouveaux services. Une cellule de définition des besoins de quatre ou cinq personnes sera également créée.
Eco-compteur fait partie du groupe Quanteo, basé à Lannion, qui comprend également le spécialiste du comptage des clients dans les centres commerciaux, Quantaflow (4,3 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021, 32 salariés), basé en région parisienne et racheté en 2016.
