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Nanovia mise sur les matériaux 3D à forte valeur ajoutée
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Nanovia mise sur les matériaux 3D à forte valeur ajoutée

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Spécialisée dans les filaments d’impression 3D composites et techniques, la société Nanovia confirme que sa stratégie de miser sur des solutions à forte valeur ajoutée est payante. L’entreprise vient d’investir 500 000 euros dans un agrandissement de son site de Louargat.

Jacques Pelleter a fondé Nanovia, spécialisée dans la production de filaments d’impression 3D, en 2011 à Louargat — Photo : Julien Uguet

Depuis quelques semaines, il faut montrer patte blanche pour franchir les portes de la société Nanovia. Si le Covid-19 a, comme dans toutes entreprises, durci les règles d’accueil, c’est avant tout à la demande de ses clients que la PME de Louargat s’est sécurisée. " Nous travaillons pour des grands noms de l’aéronautique ou de la défense qui ont exigé, pour que nous puissions accélérer notre collaboration avec eux, que l’entreprise investisse dans sa fiabilité informatique et physique, confirme Jacques Pelleter, PDG de Nanovia (10 salariés, chiffre d’affaires non communiqué). Nous avons dû clôturer l’ensemble du site, mettre en place des contrôles d’accès aux entrées, renforcer nos serveurs, etc. "

Spécialisée dans les filaments d’impression 3D composites et techniques, l’entreprise en a même profité pour agrandir son siège social en désolidarisant la partie bureau du site de production. " Désormais, plus personne, même en interne, ne rentre dans la zone des machines sans accréditation. " Coût total : 660 000 euros.

Des matériaux chargés en biocide

Née en 2010 autour du rachat de la société Chimie Technique du Goëlo, Nanovia s’est implantée un an plus tard en bordure de l’axe Rennes-Brest, à Louargat. Ex-responsable de recherche médicamenteuse pour AstraZeneca, Jacques Pelleter souhaitait se mettre à son compte. " Rapidement, je me suis dit qu’on pouvait imaginer intégrer nos produits biocides et détergents directement dans les matériaux. Nous avons donc lancé d’importants travaux de recherche et développement avec le département génie de matériaux de l’université de Lorient. "

En parallèle, Nanovia prend le pari que l’impression 3D guidera une partie de son marché de demain. " Nous avons donc investi dans des équipements de production de bobines de filaments d’impression, confirme Jacques Pelleter. Toutefois, plutôt que d’aller sur le marché déjà concurrentiel du plastique simple, j’ai privilégié les matériaux techniques à forte valeur ajoutée comme les composites de carbone, de verre, etc. "

Deux brevets déposés en 2020

Un premier brevet est déposé en 2020 pour un composite à matrice céramique et métal. " Il vient d’entrer en production, ajoute Jacques Pelleter. Ce matériau répond notamment aux exigences de résistance de l’Armée. " Mais c’est du côté du second brevet, déposé aussi l’an passé, que les ambitions sont fortes. " Nous avons lancé le premier filament à base d’acide polylactique et de sels minéraux qui élimine un virus au contact de sa surface, sur du matériel médical, des poignées de porte, etc. Le tout sans nettoyage. "

Testé sur le virus H1N1, structurellement proche du Covid-19 ou de la grippe, le plastique virucide de Nanovia affiche une disparition à 99,9 % de la charge virale au bout de quatre heures. De quoi convaincre ses clients industriels français, américains, australiens ou japonais (25 % de l’activité à l’export) d’accompagner encore plus fortement la croissance annuelle de 40 % de la PME costarmoricaine.

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