La situation évolue vite en Ukraine, depuis la semaine dernière, pour la Société Kaolinière Armoricaine, ou Soka (17 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021, 75 salariés), société minière spécialisée dans la valorisation du kaolin basée à Quessoy (Côtes-d'Armor).
Les 70 salariés de son usine ukrainienne de Kazatin, à 200 kilomètres à l'ouest de Kiev, ont été réquisitionnés pour la résistance. Certains sont chargés d'organiser la défense du village, d'autres sont partis au combat, d'autres encore surveillent l'usine, fermée depuis le 24 février sans avoir été touchée. Le port d'exportation par laquelle les produits de valorisation du kaolin partaient, Kherson, est encerclée par les forces russes.
Réserves d’eau et de nourriture à l’usine
"À la demande des autorités, nous avons fourni du sable et des big bags (gros sacs de matériaux, NDLR) qui servent à l’aménagement de barrages sur les routes qui pourraient être un axe de passage pour l’armée russe", explique Séverine Dudot, directrice générale de la Soka. "Les familles sont à l’abri : nous continuerons à verser les salaires et nous avons fait des réserves d’eau, de ressources alimentaires et de carburant à l’usine pour elles." Quant aux deux salariés vivant à Kiev, ils vivent entre leur appartement et leur cave.
"Il n’y a pas de black-out, les communications restent possibles", se rassure la dirigeante. "La Banque nationale ukrainienne organise un fonds de soutien et l’aide humanitaire se met en place : nous étudions comment y participer." Séverine Dudot voit également plus loin. "L’objectif est de redémarrer le plus vite possible pour contribuer à l’économie de l’Ukraine."
