Exception dans le paysage des jeux d’argent en France, la Financière Ficaudière à Fréhel, fondée en 2000 par l’homme d’affaires Alain Aupiais, sort de l’ombre. Après avoir estimé que l’indépendance de ses six casinos était la meilleure stratégie pour leur développement, le groupe costarmoricain change son fusil d’épaule en assumant une communication globale. Forte d’un investissement de 50.000 euros, une marque ombrelle fédératrice vient d’être créée avec le soutien de l’agence Des Ronds dans l’Eau à Plérin. Baptisée Kasinos, elle revendique clairement les origines bretonnes de l’entreprise.
Un groupe détenu par des patrons bretons
« Tous les sites conservent leur autonomie mais il était important de matérialiser clairement la dimension économique prise par la société, précise Hugo Corbillé, P-dg de la Financière Ficaudière. Ce travail de mutualisation ne date pas d’hier. Nous avons déjà une comptabilité et des achats en commun. Désormais, cette nouvelle identité visuelle va permettre d’être mieux identifié des clients, de renforcer notre carte de fidélité rebaptisée Klub, etc. »
Porté à la fois par la récente acquisition du casino de Perros-Guirec, jusqu’ici propriété de son concurrent Barrière, et par la double création à Vannes et Larmor-Plage, le groupe Kasinos n’hésite pas à investir près de 800.000 euros par an pour moderniser ses établissements et renouveler son parc de machines à sous ou de tables de jeux. « Cette dynamique n’a été rendue possible que par la volonté de ses actionnaires, tous entrepreneurs bretons attachés à leur territoire, qui n’ont pas hésité à prendre des risques financiers importants, payants aujourd’hui. » Outre, le fondateur Alain Aupiais, ex-importateur de baby-foot et de flippers pour les cafés au début des années 1980, on retrouve notamment Ghislaine et Marcel Nouet, patrons du groupe de BTP Nouet à Loudéac.
Réactivité et racine bretonne
Pour Larmor-Plage et Vannes, pour lesquels plus de 30 millions ont été investis entre 2014 et 2017, la Financière Ficaudière n’a pas hésité à faire évoluer son modèle en s’associant avec deux autres groupes familiaux : Viking dans le Pas-de-Calais et Arev dans le Cantal. « Cette réactivité est la force de notre modèle d’indépendants. Par ailleurs, nous avons toujours pensé nos casinos comme des lieux touristiques, avec restaurants et animations en complément, assurant des affluences et des recettes complémentaires. »
Le succès est au rendez-vous. Le groupe Kasinos cumule, avec ses six établissementss (Perros-Guirec, Saint-Quay Portrieux, Fréhel, Larmor-Plage, Quiberon et Vannes) un produit brut de jeux de 44,1 millions d’euros, devançant désormais, de loin, Barrière (35,1 M€) et Partouche (13,2 M$). Preuve de ce dynamisme, deux ans après sa création ex-nihilo, le site de Larmor a enregistré, l’an passé, 10,1 millions d’euros de PBJ, talonnant de près les emblématiques bastions de Dinard (10,3 M€) et Benodet (10,2 M€).