Lannion
Les lasers de Lumibird ont pris leur envol
Lannion # Santé

Les lasers de Lumibird ont pris leur envol

S'abonner

Né du rapprochement de Keopsys et Quantel en 2017, le groupe lannionnais Lumibird est devenu le leader européen des technologies lasers. Il construit son développement autour de trois grands piliers : les capteurs Lidar, la défense et le spatial, et le médical.

La technologie laser développée par Lumibird s'exporte à 70 % à l'international dans les secteurs de l'industrie, de la défense et du médical — Photo : @DR

En rachetant Quantel en 2017, quatre fois plus gros que lui, Keopsys, à Lannion, est passé dans un autre monde. D’abord en revêtant les habits de leader européen des technologies lasers. Ensuite, en se confrontant, de manière indirecte, à l’univers de la bourse, Quantel étant cotée sur le marché Euronext depuis plusieurs années.

« Tout est allé très vite, mais tout a été, et est toujours, réfléchi, précise Marc Le Flohic, PDG du nouveau groupe baptisé Lumibird. Dans un univers des technologies lasers très concurrentiel, entre des petits acteurs à forte valeur ajoutée et des grands groupes mondiaux, une ETI avait toute sa place. C’est clairement l’ambition que je porte avec mon équipe, celle de faire de Lumibird un acteur à fort potentiel de croissance, avec une taille critique suffisante pour rassurer les clients, souvent des grands comptes internationaux. »

Une offre sur-mesure complète

Pour parvenir à ses fins, Marc Le Flohic a organisé ses activités autour de trois grands univers : les capteurs optiques, la défense et le médical. « C’était essentiel pour limiter une dépendance à un secteur unique et aussi pour aller chercher de la croissance dans des filières porteuses, confirme celui qui conserve toujours la majorité du capital de Lumibird (54 %, via sa holding Esira). Quantel nous a permis notamment de proposer un service complet, allant de la recherche et développement, en passant par la fabrication à façon, la qualification pour répondre aux normes réglementaires et le service après-vente. »

Pour Lumibird, cette croissance construite autour de ces trois piliers répond à l’objectif stratégique d’atteindre, hors croissance externe, 150 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021, contre 100 millions d’euros en 2018. « C’est une exigence constante, confirme Marc Le Flohic. Notre agilité et l’implication de nos 500 salariés sont une véritable force. »

Le médical, premier relais de croissance

Avec un chiffre d’affaires en hausse de 12,7 % au premier semestre, la division Quantel Medical confirme son rôle de locomotive de la croissance de Lumibird. À la fin de l’année 2019, elle sera devenue la première business unit du groupe, avec près de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Ce succès est porté par le lancement de nouveaux produits, ajoute Marc Le Flohic. La nouvelle gamme de diagnostic et traitement de la sécheresse oculaire connaît un fort démarrage commercial et les produits lancés ces derniers mois, dans le domaine de l’échographie oculaire et du traitement du glaucome, montent en puissance. »

Conscient de la valeur ajoutée de ces applications visibles du grand public, Lumibird reste à l’affût d’opportunité pour muscler son portefeuille. Au-delà de l’ouverture d’une filiale en Pologne, l’ETI costarmoricaine vient ainsi d’acquérir la société Optotek Medical en Slovénie (6,6 millions d’euros de chiffre d’affaires, 50 salariés). « Cette PME est spécialisée dans le développement de solutions optiques et laser à applications médicales et renforce notre expertise en R&D de lasers médicaux. Je pense notamment aux bras articulés qui vont révolutionner les applications dans le secteur. »

La défense offre de la visibilité

La croissance de la division défense/spatial, autour de 30 % par an, confirme que Lumibird devient, au fil des ans, un acteur de poids dans le secteur. « Nous développons, par exemple, des amplificateurs pour le programme Lidar atmosphérique de l’agence spatiale européenne (ESA) et collaborons, directement ou via des intégrateurs de rang 1, pour la mise en service de lasers militaires, confirme Marc Le Flohic. Nos clients sont à 70 % internationaux, ce qui démontre que l’expertise et le savoir-faire français sont reconnus. »

Ces programmes longue durée, au minimum 3 ans, offrent une forte visibilité sur le carnet de commandes et permettent à Lumibird d’accroître sereinement ses moyens industriels matérialisés par son troisième pôle d’activité : la production de capteurs optiques. « Outre Lannion, où se trouve l’usine historique, nous comptons une unité à Bordeaux, une autre aux États-Unis, à Clermont, et désormais en Slovénie. C’est une organisation essentielle pour être pleinement réactif, pouvoir tester et qualifier nos innovations, pour lesquelles nous consacrons 10 % de notre chiffre d’affaires chaque année. »

Lannion # Santé # Défense # Spatial # Industrie