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Les intentions de recrutement en baisse en 2023 mais toujours élevées
Côtes-d'Armor # Ressources humaines

Les intentions de recrutement en baisse en 2023 mais toujours élevées

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Pôle Emploi a dévoilé son étude sur les intentions de recrutement des entreprises costarmoricaines en 2023. En légère baisse sur un an, ces projets restent élevés et concernent un tiers des entreprises interrogées. Mais les dirigeants s’attendent à des difficultés de recrutement. Le chômage se situait en décembre 2022 à 6,2 % et baisse encore cette année.

Les intentions de recrutement dans l’agroalimentaire sont en diminution de 22 % sur un an — Photo : Matthieu Leman

Pôle Emploi vient de dévoiler les résultats de son enquête annuelle sur les intentions d’embauche des entreprises pour l’année à venir, dans le cadre de l’enquête Besoins en Main-d’Œuvre. Près de 4 500 entreprises costarmoricaines y ont répondu.

Pour 2023, elles ont annoncé 26 915 recrutements, un chiffre en diminution de 5,6 % par rapport à 2022. Ces intentions restent cependant élevées puisqu’on n’en dénombrait qu’entre 17 000 et 21 800 entre 2015 et 2019, tandis qu’en 2020 et 2021 le chiffre tournait autour des 25 000 avant le pic de 2022 à 28 500.

Même constat sur le pourcentage d’entreprises qui ont l’intention de recruter. Elles sont 33,2 %, en diminution de 3,7 points sur un an mais deuxième nombre plus élevé sur la période 2015 - 2023.

Ces recrutements concernent en premier lieu les services (60 %), devant le commerce (12,8 %) et la construction (9 %). Sur un an, on observe une grosse progression des intentions d’embauche dans l’agriculture (+ 132 %) et l’industrie (+ 33 %), alors que l’agroalimentaire (- 22 %), le commerce (- 16,7 %) et la construction (- 16,5 %) font grise mine.

Chômage à 4,7 % à Lamballe

Ces intentions de recrutement, qui se réalisent à hauteur d’environ 80 % au regard de l’expérience des années précédentes, se heurtent cependant à des difficultés de concrétisation. Pas étonnant lorsque l’on sait que les Côtes-d’Armor affichent un taux de chômage très bas, de 6,2 % (chiffre de décembre 2022). Ce taux connaît cependant d’importantes disparités territoriales, entre le bassin de Lamballe, où il n’atteint que 4,7 %, et le bassin de Guingamp, où il s’élève à 7,2 %. Loudéac (5,2 %), Dinan (5,8 %), Saint-Brieuc (6,4 %) et Lannion (6,5 %) sont entre les deux. La Bretagne se situe à 5,8 %, l’Hexagone à 7,2 %. En 2023, le chômage poursuit sa baisse avec un recul de 5 % sur un an pour la catégorie A (qui n’a pas travaillé dans le mois précédent).

Ce chômage particulièrement bas limite les candidats et d’autres facteurs comme la rareté des logements disponibles expliquent les difficultés que rencontrent les chefs d’entreprise dans leurs recrutements. Ils sont ainsi 65,4 % à prévoir que recruter sera difficile, un chiffre cependant en recul de 2,3 points sur un an. C’est dans l’agroalimentaire (81,3 %) et la construction (80,8 %) que ces difficultés sont le plus anticipées, beaucoup plus que dans le commerce (55,8 %) ou les services à la personne (58,6 %). C’est à Loudéac (75 %) et Guingamp (72 %), que le problème est le plus aigu.

Côté métiers, c’est l’ouvrier non qualifié de l’agroalimentaire qui est le plus recherché, devant l’ouvrier agricole et l’agriculteur salarié, et l’aide-soignant. Sur le podium des métiers les plus difficiles à pourvoir, on retrouve les employés de banque (100 % des entreprises anticipent une difficulté), devant les plombiers-chauffagistes (96,3 %) et les infirmiers et puéricultrices (95,3 %).

L’immersion en entreprise favorisée

Pour pallier ces problèmes, Pôle Emploi mise sur deux dispositifs. Les deux répondent à une statistique nationale de juillet 2022 qui a observé que la moitié des demandeurs d’emploi retrouvaient un poste dans un secteur d’activité autre que celui où il recherchait. Et à une autre étude qui indique que 80 % des chômeurs cherchent dans un périmètre de 13 kilomètres autour de leur domicile. Pôle Emploi développe ainsi le recours à l’immersion dans les entreprises, pour une journée, quelques jours ou quelques semaines. La structure a lancé fin 2022 une plateforme sur Internet qui permet de dématérialiser et faciliter la démarche. 350 sociétés y sont déjà inscrites. En 2022, près de 2 500 immersions ont été réalisées dans plus de 1 500 entreprises costarmoricaines. L’autre dispositif est le recrutement par simulation, qui fait appel aux habiletés plutôt qu’aux expériences. L’ambition affichée par Danièle Maillot, directrice territoriale Côtes-d’Armor de Pôle Emploi, est d’atteindre les 200 recrutements opérés grâce à cette méthode, soit 5 % des recrutements totaux. L’équipe dédiée a été augmentée en 2023 de 1,5 à cinq postes.

Danièle Maillot, directrice territoriale Côtes-d’Armor de Pôle Emploi, compte sur les dispositifs d’immersion et de simulation pour répondre aux besoins de recrutement des entreprises — Photo : Matthieu Leman

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