Les industries agroalimentaires bretonnes espèrent beaucoup de la loi Egalim 2
# Agriculture # Conjoncture

Les industries agroalimentaires bretonnes espèrent beaucoup de la loi Egalim 2

S'abonner

Les chambres bretonnes d’agriculture ont dévoilé leur rapport sur leur analyse et les perspectives des industries agricoles et agroalimentaires. Si l’année 2021 a été globalement satisfaisante, l’année en cours se révèle plus incertaine avec de nombreuses inconnues. L’entrée en vigueur de la loi Egalim 2 est source d’espoir.

André Sergent, président de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne, a affirmé que l’agriculture bretonne progressait vers plus de qualité — Photo : Matthieu Leman

Les chambres d’agriculture bretonnes ont dévoilé leur analyse et leurs perspectives des secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

S’appuyant sur une enquête de la Banque de France, les chambres notent une progression de 5,7 % du chiffre d’affaires des Industries agricoles et agroalimentaires (IAA) en Bretagne en 2021. Les investissements ont parallèlement progressé de 31,5 % dans l’agroalimentaire régional. Le recours à la main-d’œuvre s’est accéléré pour atteindre 73 200 salariés et 12 4000 ETP intérimaires au troisième trimestre 2021. En revanche, 58 % des IAA bretonnes ont jugé leurs projets de recrutement difficiles. Les problèmes de mobilité et d’accès au logement, notamment dans les secteurs littoraux, représentant un frein majeur à l’arrivée de nouveaux salariés dans la région. Côté rentabilité, plus de la moitié des entreprises régionales du secteur ont vu leur rentabilité progresser ou se maintenir l’année dernière. En revanche, les turbulences de 2022 (difficultés d’approvisionnement, flambée du coût des matières premières et de l’énergie, manque de main-d’œuvre…) incitent la moitié des entreprises à n’envisager qu’une stabilité de leur rentabilité.

"Le contexte inflationniste des marchés fait douter l’agroalimentaire sur sa capacité à générer des marges positives", souligne encore le rapport des chambres bretonnes. Tous produits alimentaires confondus, la hausse des prix aura été de 0,07 % en 2021, avec de fortes disparités (forte augmentation des pâtes, baisse pour les produits laitiers). "2022 commence avec une sérieuse ambition de redonner de la valeur à l’alimentation via un nouvel outil législatif : la loi Egalim 2", souligne le rapport. Cette loi, entrée en vigueur au 1er janvier 2022, impose que la négociation des prix des produits alimentaires entre acteurs aval (industriels, coopératives et distributeurs) ne puisse plus porter sur la part de la matière agricole. Des procédures pour non-respect des règles seraient cependant déjà engagées.

Le bio en baisse

"Le secteur de l’agroalimentaire anticipe une nouvelle baisse des marges de 7 % sur l’année 2022, estime l’Association nationale des industries alimentaires, baisse qui pourrait s’aggraver encore avec la guerre en Ukraine. Les chambres redoutent que certaines entreprises ne puissent pas, dans ce contexte, rembourser les prêts garantis par l’État.

Du côté de la production, il y a désormais près de 75 signes officiels de qualité (SIQO) actifs en Bretagne, hors bio (source : Institut national de l’origine et de la qualité). 67 % de ces labels se trouvent dans le secteur des produits carnés et des œufs, 18 % dans les produits de la mer. De son côté, le bio a connu un arrêt dans sa progression, avec un recul de 2,4 % de chiffre d’affaires en GMS non spécialisées et de 7 % du côté des spécialistes. Les chambres notent cependant que l’année 2020 était exceptionnelle en raison de la crise sanitaire, et que par rapport à 2019, le marché global du bio est encore en progression. "La loi Egalim 2 est de bon augure pour ce marché. Avec une obligation pour les cantines de s’approvisionner à hauteur de 50 % en produits de qualité, dont 20 % en produits bio, ce marché représente 1,4 milliard d’euros", soulignent les chambres.

Enfin, André Sergent, président de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne, a averti d’une possible pénurie alimentaire en 2023, du fait de la difficulté d’approvisionnement en engrais pour les cultures.

# Agriculture # Agroalimentaire # Conjoncture