Côtes-d'Armor
Les entreprises des Côtes-d’Armor se mobilisent pour l’inclusion
Côtes-d'Armor # Ressources humaines

Les entreprises des Côtes-d’Armor se mobilisent pour l’inclusion

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Dans le cadre du plan national "10 000 entreprises pour l’inclusion", la Direccte des Côtes-d’Armor mobilise les entreprises autour des publics ciblés de l’insertion et du handicap.

Rémy Hamon, d’Elior, Isabelle Le Mehauté, couvreuse, Patrick Salhami, de l’entreprise Satim, Cédric Le Rohellec, d’Elior, et Philippe Champas, expert-comptable, ont présenté leurs difficultés et solutions pour recruter dans leurs secteurs — Photo : Charles Menguy

Les difficultés de recrutement sont un fait. Pas une journée ne se passe sans qu’un dirigeant, quel que soit son secteur d’activité, n’éprouve des difficultés à trouver de la main-d’œuvre pour accompagner sa croissance. Partant de ce constant, unanimement partagé, le gouvernement a imaginé un plan, baptisé "10 000 entreprises pour l’inclusion et l’insertion", afin de cibler des publics prioritaires et éloignés du monde du travail.

« Ce dispositif se décline autour de 14 thématiques mais vise notamment à accompagner la politique des quartiers prioritaires, précise Yves-Mac Guédès, responsable de l'unité départementale des Côtes-d’Armor à la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte). Sur notre territoire, nous avons fait le choix d’orienter le plan vers les entreprises qui mettent en place des bonnes pratiques pour recruter des personnes en insertion, en reconversion professionnelle ou en situation de handicap. »

Faire confiance et prendre des risques

Pour les acteurs de l’emploi, l’objectif est d’inciter les dirigeants à s’intéresser à des candidats qui sortent des radars ou qui ont été laissés sur le bord de la route. « Il faut que les patrons apprennent à décaler leur regard et à mettre en œuvre des pratiques différentes de recrutement, confirme Yves-Mac Guédès. Et pour y parvenir, rien de tel que de faire parler des entrepreneurs qui ont choisi de faire confiance à des profils nouveaux. »

À Lanrodec, Isabelle Le Méhauté, couvreuse, a dû faire face à trois départs dans son effectif de cinq collaborateurs. Alors que les annonces ou le recours à des agences intérim n’avaient pas abouti, elle s’est rapprochée de Pôle Emploi qui l’a aidé, financièrement, pour embaucher deux jeunes en reconversion. « Tous deux venaient d’horizons différents, l’un charcutier, l’autre employé d’aéroport, précise la dirigeante. Cela demande du temps et de l’investissement personnel mais ce dispositif a été une vraie réponse à mon besoin. »

Vers la création d’un club des entreprises inclusives

Pour Philippe Champas, expert-comptable à Plérin, il est nécessaire de prendre des risques et faire confiance, si l’on veut trouver la perle rare. « J’ai l’exemple d’une femme ayant arrêté les études à 18 ans. Elle les a reprises, après avoir travaillé à la chaîne. Elle est devenue major de promo et va devenir un pilier de notre cabinet. »

Pour la Direccte, l’enjeu du plan "10 000 entreprises pour l’inclusion et l’insertion" est la création d’un club des entreprises inclusives. « Nous allons nous servir de quelques ambassadeurs sur tout le territoire pour organiser des réunions d’information et démontrer, par l’exemple, que des publics nouveaux peuvent être une solution à une problématique temporaire ou permanente de recrutement, ajoute Yves-Marc Guédès. Nous œuvrons également pour que le prix RSE remis chaque année lors des Oscars des entreprises des Côtes-d’Armor ajoute cette dimension inclusive au sourcing des candidats. »

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