Fondateurs de l’entreprise Kerdry en 2003, Jean-Claude Keromnès et Claude Vaudry sont deux figures emblématiques du plateau technologique de Lannion. Alors que leur « bébé » a désormais trouvé son rythme de croisière (2 millions d’euros de chiffre d’affaires, 21 salariés), les deux associés en préparent activement son avenir, simultanément à leur départ en retraite respectif.
Le processus a débuté en 2017 avec le renforcement des liens avec le groupe ACM, devenu depuis Neyco. Il détient 30 % du capital de Kerdry et a permis le développement de synergies commerciales et industrielles. En 2019, Jean-Claude Keromnès et Claude Vaudry ont confié à Damien Deubel la fonction de directeur délégué de l’entreprise. « C’était important pour nous deux de transmettre le savoir-faire unique que nous avons créé depuis 20 ans, précise Jean-Yves Keromnès. L’histoire est d’autant plus belle que Damien est à nos côtés depuis 2003 et qu’il a effectué son stage de fin d’études de l’Enssat Lannion chez Kerdry. Aujourd’hui, nous lui confions, avec fierté, une partie des rênes de la société. »
Une expertise reconnue dans le monde entier
Sans présager de l’organisation capitalistique de Kerdry dans les années à venir, les deux associés espèrent que leur expertise continue d’être reconnue partout dans le monde. « Pour expliquer notre métier, j’aime prendre l’image des anti-reflets sur les lunettes, confirme Claude Vaudry. Nous faisons la même chose mais sur des composants optiques comme des miroirs de télescope. »
La PME lannionaise compte parmi ses références une collaboration fructueuse, en tant que sous-traitant, pour la sonde de la Nasa Insight en réalisant des dépôts d’or sur des pièces mécaniques et des pièces en céramique. « Nous avons également signé, il y a quelques années, un contrat avec le CEA pour la fourniture de miroirs optiques de grande dimension pour les télescopes installés dans les grands déserts du monde, ajoute Jean-Yves Kermonès. Pour être honnête, c’est un contrat à plusieurs millions d’euros qui prend plus de temps que prévu à se concrétiser. Heureusement que nous avons profité de cette latence pour nous diversifier, sinon Kerdry ne serait peut-être plus là. »
Des télescopes aux bouteilles de spiritueux de luxe
L’entreprise a notamment profité de cette période pour développer son savoir-faire autour des dépôts métalliques. « Cette expertise nous a permis de développer de nouveaux marchés vers le spatial, le médical, la défense, l’aéronautique ou l’industrie du luxe, confirme Jean-Claude Keromnès. Nous avons notamment de belles références dans l’univers des spiritueux avec la décoration de bouteilles de luxe. »
Forte d’un parc de 14 machines, pour certaines uniques au monde pour traiter des pièces de grande taille, Kerdry a développé des techniques dédiées. « Je pense notamment à la photolithographie qui permet de faire cohabiter, sur une seule pièce, deux types de dépôts, conclue Jean-Yves Keromnès. Nous n’avons pas de doute que les futurs pilotes de Kerdry seront garants de ce savoir-faire. »
