Saint-Brieuc
Jean-Charles Minier (Inno TSD) : « Live-Out, Eldom et Inspir vont tester leurs innovations en Europe »
Interview Saint-Brieuc # Innovation

Jean-Charles Minier consultant senior pour inno TSD à Trégueux Jean-Charles Minier (Inno TSD) : « Live-Out, Eldom et Inspir vont tester leurs innovations en Europe »

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Directeur de la pépinière Cap Entreprises à Trégueux et consultant senior pour le groupe inno TSD, Jean-Charles Minier a engagé trois start-up costarmoricaines (Live-Out, Eldom et In-Spir) dans un nouveau programme européen autour du traitement innovant de l’anxiété.

— Photo : @DR

Comment est né ce nouveau programme européen ?

La société inno TSD travaille, avec Cap Entreprises à Saint-Brieuc, sur des projets européens depuis plusieurs années. En 2018, j’ai eu connaissance que l’Europe disposait de crédits pour travailler sur des sujets de société comme le vieillissement, la digitalisation, le changement climatique, etc. Je me suis dit que les trois start-up accompagnées par la pépinière, et qui travaillent dans l’univers de la santé, répondaient aux critères et pourraient aller y tester leur solution innovante sur le traitement de l’anxiété. J’ai rassemblé les dirigeants d’Eldom, Live Out et In-Spir qui m’ont dit banco pour creuser l’idée. Le projet, baptisé IT4Anxiety, est porté par le centre neuropsychologique de Namur en Belgique. Nous avons mis nos carnets d’adresses en commun pour réunir 12 partenaires : professionnels de la santé mentale, universités, centres de recherche et quatre start-up dont trois bretonnes. Le programme porte sur un investissement de 6,4 millions d’euros financés à 60 % par des fonds européens. Les partenaires viennent de toute l’Europe du Nord-Ouest : Belgique, Allemagne, Pays-Bas, etc.

Quel est l’objectif final de IT4Anxiety ?

IT4Anxiety s’intéresse au développement de solutions innovantes qui permettent de réduire l’anxiété des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou du syndrome de stress post-traumatique. Des innovations sont aujourd’hui capables de compléter des protocoles médicaux classiques. C’est ce que l’on appelle les thérapies mixtes. Le projet va décliner en plusieurs actions. La première concerne l’identification des besoins via la réalisation d’une étude qualitative basée sur des groupes de discussion réunissant des professionnels de la santé mais aussi des malades. Sur la base des conclusions de l’étude, des hackathons seront organisés dans plusieurs pays pour développer des solutions innovantes. Saint-Brieuc accueillera une manifestation en octobre 2020.

Quel est l’intérêt des start-up comme Eldom, Live-Out ou Inspir d’intégrer le programme ?

Il est bien connu que le manque de validation scientifique des outils innovants, dans le domaine de la santé, est un frein. L’objectif est de développer un cadre pour tester les outils avec les patients en vue de garantir une mise en œuvre efficace, notamment d’un point de vue éthique. Pour les trois start-up bretonnes, l’objectif est de valider leur solution à travers les pays partenaires. En parallèle, la formation des professionnels de santé, ceux qui mettent en œuvre des thérapeutiques mixtes, va être approfondie puisque rien ne peut se développer sans eux.

Quelles sont les ambitions de IT4Anxiety ?

Nous envisageons de déployer 10 solutions innovantes validées par les différents acteurs de la santé mentale qui répondront aux besoins d’environ 3 000 patients. Au-delà des quatre start-up partenaires, une dizaine d’autres seront impliquées dans le projet avec la volonté de créer une cinquantaine d’emplois.

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