« Il faut saisir les opportunités commerciales à venir en Chine »
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« Il faut saisir les opportunités commerciales à venir en Chine »

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Si certains secteurs tirent déjà la sonnette d’alarme quant aux conséquences de la fièvre porcine sur leur activité, d’autres estiment des opportunités de marché vont s’ouvrir grâce à cette crise.

Conseiller de nombreux opérateurs français en Chine, Philippe Gréau est persuadé que « la fièvre porcine africaine doit être vue comme une opportunité et non comme une menace. » Pour lui, des secteurs comme le conseil technique ou la vente de produits de désinfection ont une carte à jouer. — Photo : @JulienUguet

Confrontés à une flambée sans précédent des cours du porc, de nombreux transformateurs et salaisonniers estiment que la fièvre porcine africaine ne sera pas sans conséquence sur la rentabilité de leur activité. Le groupe de charcuterie traiteur Fleury Michon, en Vendée, a ainsi accusé une perte nette de 8,8 millions d’euros au premier semestre de 2019. « Les résultats sont décevants principalement en raison d’une forte hausse des cours de viande porcine, répercussion du rétrécissement de l’offre mondiale consécutive à l’épidémie de peste porcine », a justifié Régis Lebrun, directeur général du groupe.
Selon Paul Auffray, président de l’Ifip-Institut du porc, le déficit de porcs en Chine va avoir des conséquences en chaîne sur l’alimentation mondiale. « Le consommateur risque d’être contraint de payer plus cher le porc mais aussi le bœuf, le poulet, etc. Le secteur de la nutrition animale va entrer dans une période inflationniste incertaine. »

La Chine va se réveiller

Conseiller spécialisé dans la création d'élevages de porcs en Chine, Philippe Gréau est persuadé que « la fièvre porcine africaine doit être vue comme une opportunité et non comme une menace. » Celui qui conseille de nombreux opérateurs français estime que les secteurs du conseil technique ou de la vente de produits de désinfection ont une carte à jouer. « La Chine a beaucoup d’argent. Après une purge des élevages familiaux, le modèle dominant actuellement, le pays travaille déjà sur une production hyper sophistiquée avec d’importants gains de productivité et une biosécurité accrue. Il ne faut pas l’enterrer trop vite. Tout peut vite se retourner. Il faut donc prendre les affaires quand elles existent. Dans quelques mois, il sera sûrement trop tard. »

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