Côtes-d'Armor
Fédération du bâtiment des Côtes-d’Armor : « Les ouvriers doivent pouvoir déjeuner à l’abri et au chaud »
Interview Côtes-d'Armor # BTP # Conjoncture

Philippe Nicol président de la Fédération française du bâtiment dans les Côtes-d’Armor Fédération du bâtiment des Côtes-d’Armor : « Les ouvriers doivent pouvoir déjeuner à l’abri et au chaud »

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Président de la Fédération française du bâtiment dans les Côtes-d’Armor, Philippe Nicol s’est associé avec son homologue de la restauration, Dominique Spenlehauer, pour demander au préfet des Côtes-d’Armor d’autoriser les mairies à mettre à disposition une salle afin que travailleurs puissent déjeuner à l’abri et au chaud.

— Photo : @DR

Pourquoi cette demande de mise à disposition d’une salle communale par les mairies afin que les ouvriers du BTP puissent y déjeuner ?

Philippe Nicol : La première fermeture des bars et restaurants avait eu lieu au printemps. Il était alors facile pour les ouvriers du BTP de déjeuner dehors. Cette seconde fermeture intervient en plein début de la période hivernale. Actuellement, les ouvriers doivent jongler avec la pluie et bientôt le froid. Ce ne sont pas des conditions de repas dignes et adaptées. La seule solution qu’il leur reste est de déjeuner dans leur fourgon, les uns à côté des autres. Pas évident dans ce cas de respecter les gestes barrières. Dans l’attente d’une hypothétique date de réouverture des restaurants et des bars, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie et la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics demandent au préfet des Côtes-d’Armor de mettre à disposition une salle communale pour que les travailleurs puissent déjeuner assis, à l’abri et au chaud.

Comment pourrait se dérouler une telle organisation logistique ?

Philippe Nicol : L’idée est bien de respecter des règles sanitaires, afin de garantir la sécurité de tous. Ces espaces seraient ouverts du lundi au vendredi, de 11 heures à 15 heures. Leur gestion, comme le respect de la jauge, le filtrage à l’entrée et la désinfection, seraient assurés par du personnel communal dédié. Concrètement, les travailleurs pourraient venir déjeuner gratuitement et sans réservation, munis de leur repas.

En quoi les restaurateurs y trouvent un intérêt ?

Philippe Nicol : Nous allons inciter nos ouvriers, qui le font déjà, à jouer encore plus la carte de la solidarité en passant commande auprès des restaurateurs, cafetiers, traiteurs et tous autres types de commerces qui se sont organisés pour la vente à emporter. Ils pourront ainsi développer leur chiffre d’affaires. En ces temps difficiles pour la filière CHR, cette initiative est une réponse adaptée au manque d’équité actuelle par rapport aux restaurants d’entreprises, qui sont, par décret, autorisés à rester ouvert. Nous recenserons les salles ouvertes sur la carte interactive que nous avons développée avec l’Umih 22 et qui recense déjà tous les établissements proposant de la vente à emporter.

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