Côtes-d'Armor
Faute de prêt, l’État soutient les Menuiseries Nicolas à hauteur de 800 000 euros
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Faute de prêt, l’État soutient les Menuiseries Nicolas à hauteur de 800 000 euros

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Suite au refus de sa demande de prêt garanti par l’État, les Menuiseries Nicolas, dans les Côtes-d’Armor, se sont tournées par le comité départemental d’examen des problèmes de financement des entreprises.

Les Menuiseries Nicolas à Lanvollon se déploient sur 18 000 m². La société est spécialisée dans la fabrication de fenêtres et portes en alu et PVC — Photo : Julien Uguet

Partenaire emblématique du secteur du BTP, fondée en 1964 à Lanvollon, les Menuiseries Nicolas sont la première entreprise des Côtes-d’Armor à avoir bénéficié d’une avance remboursable par l’État. Pour ce fabricant de fenêtres et de portes en aluminium (82 salariés, 13 millions d’euros de chiffre d’affaires), cette somme, versée via le comité départemental d’examen des problèmes de financement des entreprises (Codefi), était une question de survie à court terme.

" Dès la mise en place du premier confinement, en mars 2020, nous avons utilisé tous les leviers d’aides proposés par l’État comme le report des dettes fiscales ou sociales et le dispositif d’activité partielle, précise Denis Ballay, directeur général de l’entreprise familiale qu’il dirige avec son frère Pascal Ballay, également à la tête des Menuiseries Ballay, à Pommeret. À la sortie de l’été, nous avons sollicité notre pool bancaire pour la mise en place d’un prêt garanti par l’État à hauteur de 600 000 euros. Il nous a été refusé. "

Un gros investissement et un incendie

Cette réponse négative sonne comme une douche froide pour les Menuiseries Nicolas, déjà impactées, en 2018, par un incendie qui a ravagé l’intégralité des bureaux. " Ce sinistre faisait suite à un investissement, deux ans plus tôt, de 8 millions d’euros dans la modernisation de nos lignes de production alu et PVC, ajoute Denis Ballay. Il a freiné notre activité comme l’a aussi fait le coronavirus au printemps 2020. Le chiffre d’affaires attendu n’était pas encore au rendez-vous mais il fallait bien honorer les traites et les dettes liées aux sommes investies. "

Après s’être tournée vers le médiateur du crédit, auprès de la Banque de France, la PME costarmoricaine est mise en relation avec le Codefi, qui accompagne les entreprises auxquelles un PGE a notamment été refusé. " Les Menuiseries Nicolas présentaient des difficultés conjoncturelles et non structurelles, confirme Thierry Mosimann, préfet des Côtes-d’Armor. Il fallait trouver une solution rapidement car la société présentait des relations commerciales fortes avec de nombreux acteurs du BTP dans le département, en amont et en aval. Sa défaillance aurait engendré un effet domino important sur la filière. L’État a estimé qu’il était essentiel et stratégique de soutenir cette entreprise. "

Une avance remboursable, pas une subvention

En novembre 2020, Les Menuiseries Nicolas déposent un dossier auprès du Codefi via la plate-forme dématérialisée Bpifrance. La réponse est quasi immédiate et lui permet, en janvier 2021, de toucher une avance remboursable de 800 000 euros. " C’est une véritable bouffée d’oxygène après le refus du PGE mais, soyons clairs, ce n’est pas une subvention, ajoute Denis Ballay. Certes, nous bénéficions d’un différé de remboursement de trois ans sur le capital afin de soulager notre trésorerie sur le moyen terme. Toutefois, nous honorons déjà les intérêts et nous devrons rembourser ces 800 000 euros sur six ans après le différé. "

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