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Easy-Watts lance un nouveau modèle de scooter électrique
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Easy-Watts lance un nouveau modèle de scooter électrique

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Easy-Watts, qui commercialise des scooters électriques, ouvre un showroom plus grand à Paris et va proposer un nouveau modèle, destiné à séduire les femmes. L’entreprise costarmoricaine revendique une croissance annuelle de 50 % depuis sa création en 2018.

Yvonick Le Guilcher (à gauche), président d’Easy-Watts, et Laurent Ropars, actionnaire majoritaire, ont créé l’entreprise en 2018 — Photo : Matthieu Leman

En trois ans, Easy-Watts, qui commercialise des scooters et des vélos électriques, a connu une croissance spectaculaire, sanctionnée par un chiffre d’affaires de 4,2 millions d’euros lors de l’exercice clôt en septembre 2021, en hausse de 50 % sur un an. L’entreprise basée à Minihy-Tréguier vient d’ouvrir un showroom parisien plus à la mesure de ce succès : situé opportunément près de la gare Montparnasse, il mesure 120 m², au lieu des 50 m² de celui qu’il remplace, moins bien situé.

Cette nouvelle adresse présentera les douze modèles de scooters électriques, de l’équivalent 50 cm3 à l’équivalent 125 cm3 avec une autonomie de 50 à 200 km, et les quatre vélos électriques qui constituent la gamme de la marque Easy-Watts. Au cours du premier semestre 2022, un nouveau modèle de scooter, baptisé Emma, sera lancé avec les femmes comme cibles. "Il sera de style néo-rétro et coloré", raconte Laurent Ropars, l’actionnaire principal de la société. "Il n’y a pas d’échappement, pas de transmission, il n’y a pas besoin d’être bricoleur : le scooter électrique a beaucoup de qualité pour séduire les femmes." Plus largement, la clientèle des véhicules Easy-Watts se situe loin de celle des scooters thermiques d’il y a vingt ans. Aux adolescents d’alors ont succédé les 30 - 40 ans, plutôt CSP +. Le panier moyen s’élève à 2 440 euros. L’entreprise a commercialisé 1 500 modèles sur le dernier exercice.

Une équipe en Chine

Les scooters sont fabriqués en Chine. Ils ne sont pas conçus par l’entreprise bretonne mais "améliorés". "Les modèles électriques sont souvent des adaptations de modèles thermiques et c’est fait plus ou moins bien", explique Yvonick Le Guilcher, président de la SAS. "Nous avons une équipe en Chine de six personnes qui effectuent des contrôles qualité et qui font évoluer les tentatives d’usine. Nos concurrents vendent souvent des modèles que nous avons refusés." Cette démarche qualité est mise en avant pour expliquer le succès de l’entreprise, tout comme son réseau d’une centaine de revendeurs, qui assurent la livraison mais aussi le service après-vente. "Le SAV est très important car on ne peut livrer un produit comme un scooter électrique sans services." Ces deux données expliquent également l’arrêt de la gamme de trottinettes, dont le prix n’était pas suffisant pour assurer ces efforts.

"On est dans le vrai"

La négociation en cours avec un grand distributeur national devrait encore étendre la couverture géographique de distribution que les deux Costarmoricains ne veulent cependant pas étendre démesurément. "Nous n’avons pas vocation à devenir un géant des deux-roues. Nous allons faire mieux ce qu’on fait déjà et notamment en Bretagne et en Île-de-France, où nous pouvons livrer et réparer nous-mêmes", assure Yvonick Le Guilcher. "Nous sommes dans le vrai, le marché est là et on souhaite continuer à avoir une croissance annuelle de 50 %. Nous sommes au bon endroit, on va à la bonne vitesse avec la bonne équipe." Contrariété sur le chemin de l’entreprise cependant, les frais de transport ont été multipliés par sept depuis un an. "Nous avons choisi de ne pas répercuter cette hausse car on prend le pari que le prix va repartir à la baisse et nous pouvons tenir."

Easy-Watts, créée en 2018, compte 20 salariés en France, dont six alternants en commerce, ingénierie industrielle et web. "Nous avons anticipé : nous sommes outillés pour doubler le chiffre d’affaires sans procéder à de nouveaux recrutements." La vente en direct -à travers le site internet easy-watts.com/fr/ et le showroom de Minihy-Tréguier - représente encore 50 % des ventes. Easy-Watts s’est d’ailleurs constituée autour du e-commerce. "L’entreprise est née de notre rencontre : Laurent dirigeait France Diffusion et j’étais son prestataire web. Nous avons créé Easy-Watts sur le modèle du e-commerce. Grâce au référencement, nous avons été forts dès le début", raconte Yvonick Le Guilcher.

Révolution annoncée dans les batteries

L’évolution des batteries pourrait encore faire exploser la demande. "Les recherches sont proches d’aboutir sur les batteries au sodium, un matériau peu cher qui se trouve partout. Si nous arrivons avec ces batteries, dont le prix sera beaucoup moins élevé, l’électrique deviendra une évidence pour tout le monde", confie encore le Costarmoricain. En attendant cette révolution annoncée, l’entreprise équipe progressivement tous ses modèles du même type de batteries CATL, vantées pour leur fiabilité. Cette partie des scooters représente de 40 à 45 % du prix total des engins. Un prix diminué par les bonus gouvernementaux, qui varient selon la puissance du véhicule et ne peuvent dépasser 27 % du prix TTC, mais que certaines collectivités locales viennent abonder.

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