Coronavirus – Tanguy Pestel (I-Tek) : « J’appréhende les échéances financières de fin avril »
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Coronavirus – Tanguy Pestel (I-Tek) : « J’appréhende les échéances financières de fin avril »

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Spécialiste des équipements d’élevages porcins et des bâtiments d’élevages, la société I-Tek est confrontée à un arrêt brutal de ses marchés. Entretien avec Tanguy Pestel, dirigeant de la PME basée dans les Côtes-d'Armor, à Trémeur.

— Photo : @DR

Dans quelle situation se trouve la société I-Tek depuis la mise en place du confinement ?

Tanguy Pestel : Notre situation est compliquée car tous nos marchés ont été gelés du jour au lendemain. En 2018, nous avions déjà dû faire face à l’embargo russe qui avait touché de plein fouet nos activités à l’export, qui représentaient la majeure partie de notre activité. Nous avions réussi à renverser, en 2019, notre modèle économique en réalisant près de 85 % de nos activités en France. On avait bien démarré l’année mais le Covid-19 a tout stoppé.

Dans quelle mesure êtes-vous impactés sachant que la modernisation des élevages pourrait se poursuivre ?

Tanguy Pestel : Tous nos prestataires, qui réalisent les travaux de pose ou de terrassement, sont à l’arrêt. Idem chez nos fournisseurs de panneaux pour nos bâtiments d’élevages. Nous ne sommes pas livrés car les usines sont à l’arrêt. J’appréhende énormément les échéances financières de fin avril car, si en mars nous avons réussi à passer le cap, la situation ne va pas s’améliorer.

Quelles mesures avez-vous mises en place en interne ?

Tanguy Pestel : En mars, nous n’avons pas eu besoin de faire appel au dispositif de chômage partiel. Les salariés ont été mis pour la plupart en télétravail. Le bureau d’études a travaillé sur les projets en cours mais qui ne sortiront pas pour demain. Nous avons réalisé des tâches sur le back-office de l’entreprise qui avaient un peu de retard mais cela n’occupe pas une équipe de 32 salariés à temps plein au-delà de 15 jours. Je suis également allé voir mon expert-comptable pour réfléchir aux mesures à mettre en place car c’est mon devoir de dirigeant de trouver les solutions pour passer cette épreuve.

Comment appréhendez-vous les semaines à venir ?

Tanguy Pestel : C’est une période d’autant plus stressante que l’on sait déjà que la reprise, quand elle sera décidée, inclura forcément un temps d’inertie d’un mois minimum. Tout le monde voudra être livré en même temps, mais sous quelles contraintes et dans quels délais. La visibilité sur notre carnet de commandes se réduit fortement. Les éleveurs, très à cheval sur les questions sanitaires, n’accueillent plus nos commerciaux pour parler de leur projet nécessaire de modernisation. Les cours du porc sont pourtant corrects et nous avions de belles perspectives devant nous. J’espère que nos clients ne remettront pas tout cela en cause au regard de l’instabilité de la situation actuelle.

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