"Ce sera sans doute marginal, mais c’est un élément distinctif qui peut faciliter la prise de contact." Sébastien Drouin vient de le communiquer : il accepte désormais les paiements en Bitcoin. Mais aussi en trois autres cryptomonnaies moins connues : Ethereum, Binance coin et Cardano. "Je l’ai indiqué sur toutes mes factures et devis", reprend le créateur de l’agence de communication Aetherium (40 000 euros de CA), spécialisée dans la création de sites internet, le webdesign et l’audit d’optimisation de taux de conversion.
Mais au-delà de cet élément de différenciation, le Briochin voit en l’utilisation commerciale de la plus célèbre des cryptomonnaies plusieurs avantages. "Les personnes qui en possèdent peuvent les transférer directement sur mon portefeuille, ce qui simplifie les mouvements de fonds", estime-t-il. "Contrairement à ce que beaucoup pensent, les "cryptos" sont beaucoup plus sûres que l’argent fiduciaire, les fraudes sont bien moins importantes." Car, au-delà des monnaies virtuelles, le chef d’entreprise croit à la blockchain, la technologie qui permet la circulation et la conservation des cryptomonnaies. "Les informations sont stockées sur des blocs indépendants reliés les uns aux autres et dispatchés dans le monde. Quand il y a une anomalie, ça se voit immédiatement."
Le frein de la volatilité
Sébastien Drouin se voit comme un précurseur. "La blockchain et les cryptos vont se démocratiser", pense-t-il. Jonathan Monfort, lui, peut être qualifié d’avant-gardiste. Car il propose le paiement en Bitcoin depuis "au moins six ou sept ans", tant pour son bureau d’études de menuiserie intérieure basé à Plérin que pour ses locations d’appartements. "Jamais personne ne m’a demandé ce moyen de paiement jusqu’à présent mais je pense que ça va devenir de plus en plus populaire, même si la grande volatilité des cryptomonnaies freine leur déploiement."
Les deux hommes sont, en tout cas, des convertis. Selon le site coinmap qui répertorie les professionnels autorisant le Bitcoin comme moyen de paiement, ils sont les deux seuls dans les Côtes-d’Armor et parmi les six présents en Bretagne.
