Côtes-d'Armor
CCI des Côtes-d’Armor : « Nous lançons des conseils territoriaux pour nous rapprocher du terrain »
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Thierry Troesch président de la CCI des Côtes-d’Armor CCI des Côtes-d’Armor : « Nous lançons des conseils territoriaux pour nous rapprocher du terrain »

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Successeur, en 2016, de Dominique Lecomte à la présidence de la chambre de commerce et d’industrie des Côtes-d’Armor, Thierry Troesch annonce le lancement de conseils territoriaux pour se rapprocher encore plus du terrain et de ses ressortissants dirigeants d’entreprise.

Thierry Troesch, président de la CCI 22, a confié à son directeur général la mission de créer, à l'échelle des intercommunalités, des conseils de territoires — Photo : @JulienUguet

La CCI 22, que vous présidez depuis bientôt trois ans, vient de lancer un premier conseil territorial expérimental dans le Trégor. Quel est l’objectif de ce nouveau concept ?

Thierry Troesch : L’adage qui veut que l’on fasse mieux quand on a moins se vérifie tous les jours à la CCI des Côtes-d’Armor. Il ne faut pas se le cacher. Les années passées et celles à venir sont difficiles à vivre d’un point de vue strictement économique. Heureusement que nous faisons collectivement preuve d’optimisme, sinon nous aurions baissé les bras depuis longtemps. Dans cette logique, il est apparu important que la chambre de commerce et d’industrie soit encore plus présente et active dans les territoires. Certes, nous avons trois antennes à Dinan, Loudéac et Lannion mais cela ne couvre pas tout le département. Ce concept de conseil territorial est né de ce constat avec une volonté forte de créer des parlements des entreprises au niveau local.

Comment fonctionnera ce nouveau dispositif ?

T.T. : L’idée est de se coller à la réalité des intercommunalités existantes. Des conseils territoriaux existent déjà dans d’autres départements, comme la Loire-Atlantique où notre directeur Stéphane Drobinski a travaillé précédemment. Ils ont démontré toute leur pertinence dans la mesure où ils sont pilotés par des chefs d’entreprise et constitués uniquement de représentants du monde économique. L’idée est de fédérer tous les acteurs, comme la chambre de métiers et de l’artisanat, les clubs d’entreprises, les structures d’accompagnement, etc.

Les élus politiques pourraient-ils y avoir une place ?

T.T. : Non. Nous souhaitons que ces conseils territoriaux soient le reflet des préoccupations des dirigeants sur le terrain. L’idée est bien d’être une force de proposition pour les élus afin de peser sur leurs décisions. Nous ne ferons pas le boulot à leur place, comme nous n’aimons pas qu’ils fassent le nôtre à notre place. Chacun doit rester dans son pré carré pour que la démarche soit constructive.

En parlant de proximité, quid de la présence de vos antennes physiques dans un contexte de réduction budgétaire ?

T.T. : La CCI des Côtes-d’Armor a longtemps eu une logique patrimoniale. Nous sommes aujourd’hui propriétaires de notre siège à Saint-Brieuc, du Carré Rosengart sur le port du Légué et des trois antennes. Une commission « immobilier » a été mise en place pour débattre de l’évolution de ce périmètre. Tout est sur la table, rien n’est tabou, même si une éventuelle cession doit être actée par le bureau puis l’assemblée générale. Concrètement, nous saisissons les opportunités quand elles se présentent. À Loudéac, nous allons louer nos locaux et avons rejoint la maison de l’entreprise, de l’emploi et de la formation. Cela participe à notre volonté d’être un acteur plus actif dans l’écosystème local avec toujours ce souci de mutualiser les expertises.

Nous ne ferons pas le boulot des élus à leur place, comme nous n’aimons pas qu’ils fassent le nôtre à notre place.

À Lannion en revanche, c’est vous qui hébergez, depuis quelques mois, les collaborateurs de la chambre de métiers et de l’artisanat ?

T.T. : Oui, nous adaptons notre stratégie immobilière aux territoires. Ce rapprochement physique avec la CMA montre que le travail en intelligence est possible entre nos deux structures. À terme, nous aviserons si nous conservons ces locaux ou si nous rejoignons le projet de rénovation des ex-locaux Nokia, porté par Lannion Trégor Communauté.

En cas de vente, à quoi serviront les ressources financières dégagées ?

T.T. : Dans le contexte de restriction budgétaire, nous pourrions être tentés de boucher le trou avec le produit de ces ventes. Ce ne sera jamais le cas. L’objectif est de réinvestir dans des projets collaboratifs qui serviront à nos ressortissants ou nos clients.

En matière de ressources, la facturation des prestations, autrefois gratuites, va se poursuivre ?

T.T. : Elle va même s’intensifier. Tout en veillant à ne pas concurrencer nos ressortissants, nous devons compenser les pertes liées à la baisse de la dotation de l'État aux CCI. Certes, nous adaptons la masse salariale de la CCI (62 collaborateurs hors établissements gérés) au gré des départs mais cela n’est pas une solution sur le long terme. Avec la vente de prestations aux entreprises, l’idée est de trouver des ressources nouvelles. Prenons l’exemple de notre pôle formation. En 2018, pour la première fois, il a dégagé un léger excédent. Ses ressources propres ont compensé ses dépenses. Cela montre que nous sommes sur la bonne voie car, malgré les à-coups, je ne veux pas qu’un plan social impacte notre institution, qui fête ses 200 ans en 2019.

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