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Bullier trace le succès de ses Pinceaux Léonard
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Bullier trace le succès de ses Pinceaux Léonard

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Bullier, avec ses Pinceaux Léonard, a vu son chiffre d’affaires progresser de 20 % pendant la crise sanitaire. La société briochine née au XVIIIe siècle s’adapte aux évolutions de ses marchés des Beaux-Arts et de la cosmétique, en développant des gammes en fibres synthétiques, et se place sur des niches où la concurrence asiatique est moins forte.

Stéphanie Bullier, directrice générale de l’entreprise, mène le développement de son entreprise familiale — Photo : Matthieu Leman

Bullier (3,6 millions d’euros en 2021, 29 salariés) va bien. L’usine de Pinceaux Léonard (sa marque commerciale), fondée à Paris en 1779 et poussée hors de la capitale par le baron Haussmann pour arriver en 1866 à Saint-Brieuc, opportunément placée sur le tracé du chemin de fer, a reçu le 25 août la visite d’Olivier Becht, ministre délégué chargé du commerce extérieur. Un signe.

"Notre chiffre d’affaires a progressé de 20 % entre 2019 et 2021, qui a été une année exceptionnelle", confirme Stéphanie Bullier, devenue directrice générale depuis la vente de son entreprise familiale à un autre Briochin, Max Sauer (Pinceaux Raphaël) en 2018. Les produits de la PME étant destinés pour les deux tiers aux Beaux-Arts (le reste est dédié au marché de la cosmétique), ils ont profité à plein des confinements imposés par la pandémie de Covid. "Les confinements ont entraîné de nombreux entrants dans le domaine de la peinture et notamment de l’aquarelle, qui est sans odeur et sans émanation, ce qui favorise son utilisation dans des espaces fermés."

Bullier a pu tirer son épingle du jeu car il n’a pas souffert comme certains de ses concurrents de rupture de stock. "Nous avons toujours eu du stock pour nos produits standards et nous avons un bon outil informatique qui nous a permis de nous réapprovisionner en matières premières", se félicite Stéphanie Bullier.

Niches et petites séries

La progression de la PME continue puisqu’à fin juillet, le chiffre d’affaires est encore en hausse de 6 % sur un an. L’une des raisons est aussi son adaptation aux évolutions de son marché. Ou de ses marchés puisque Bullier peut être considéré comme le champion des niches et des petites séries. Dernier exemple, le développement et le lancement cette année d’une gamme de huit pinceaux destinée aux amateurs de maquettes, miniatures et autres Warhammer (jeu de figurines). L’entreprise briochine a également lancé des gammes de pinceaux de fibres synthétiques, qui viennent apporter une facilité d’utilisation, notamment avec la peinture acrylique, mais surtout une alternative à des poils d’animaux dont l’approvisionnement devient de plus en plus difficile et dont les prix s’envolent (18 000 euros le kilo de poils de martre).

Une gamme de pinceaux avec des fibres imitation martre a vu le jour et une autre avec des fibres imitation petit gris est en cours de lancement. Les deux pinceaux pour écrans tactiles, qui ont été couronnés de nombreux prix à leur lancement il y a dix ans, n’ont cependant pas eu l’impact commercial attendu.

Toutes ces petites séries (dont certaines sont destinées à l’industrie ou dans le domaine de la santé) permettent à la fabrication de rester à Saint-Brieuc, le fait de le produire en Chine, gros producteur de pinceaux qui fournit à Bullier les poils et les fibres par l’intermédiaire de fournisseurs allemands et anglais, n’ayant aucun intérêt au regard du petit volume traité.

Les autres parties assemblées dans l’atelier de Bullier viennent d’Allemagne et d’Inde (la partie métallique appelée virole). L’entreprise exporte un tiers de ses pinceaux vers 27 pays (30 % du CA), principalement en Europe puis aux États-Unis.

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