Personne ne peut le contester. Confrontées à un recul historique de leurs ressources fiscales, les chambres de commerce et d’industrie bretonnes sont inquiètes pour leur avenir. Président de la CCI des Côtes-d’Armor, Thierry Troesch n’a eu de cesse, ces derniers mois, de dénoncer, à juste titre, « les coups de rabots incessants de l’État », qui se matérialisent, en 2018, par une nouvelle ponction de 7,8 millions d’euros. Le réseau consulaire n’hésite plus à agiter le chiffon rouge d’une casse sociale majeure à venir au sein de ses effectifs, puisque, de l’avis de tous, les potentialités de départ anticipé à la retraite sont désormais toutes épuisées.
Pourtant, face à ce sombre panorama qui s’annonce pour les CCI, dont le rôle de soutien aux entreprises et de dynamisation du territoire n’est plus à prouver, tous les acteurs ne semblent pas loger à la même enseigne. Pour financer son futur siège de Rennes, la CCI de région a, en effet, décidé de céder les titres qu’elle détient au sein de la compagnie maritime Brittany Ferries à Roscoff. Manne attendue : 360 000 euros.
Sans attendre, la CCI Métropolitaine Bretagne Ouest, par la voix de son vice-président Jean-Paul Chapalain, référent de l’antenne de Morlaix, s’est portée candidate pour l’acquisition de ces actions. Placée sous le sceau de la solidarité territoriale, cette bienveillante offre a fait « tiquer » de nombreux chefs d’entreprise, notamment dans les Côtes-d’Armor. Cette soudaine capacité financière dégagée par la CCIMBO va à contre-courant des arguments, bien réels, de contexte économique exsangue et de menace sur l’emploi. Elle fait surtout resurgir l’idée d’un « magot morlaisien caché » qui avait tant défrayé la chronique lors des discussions houleuses sur le projet de régionalisation du réseau consulaire.
Ce billet a été publié dans Le Journal des Entreprises n°370, avril 2018, édition Côtes-d'Armor.
