Côtes-d'Armor
BioArmor en quête de croissance
Côtes-d'Armor # Agriculture # Innovation

BioArmor en quête de croissance

S'abonner

Spécialisée dans les produits naturels pour la nutrition, l'hygiène et l'environnement de l'élevage, BioArmor, installée à Plaintel (Côtes-d'Armor), mise sur une croissance endogène, mais aussi exogène, pour continuer à grandir.

Laurent Rio, PDG de BioArmor à Plaintel — Photo : @JulienUguet

Fondée en 1984 à Plaintel (Côtes-d'Armor), BioArmor n’a réellement pris son envol qu’en 1998. Et 20 ans plus tard, fort d’une expertise reconnue, la PME entend passer la vitesse supérieure. Déjà, à l’époque, dans les années 80, sous l’impulsion de son gérant, Marc Leroux, la PME faisait partie des pionnières en matière de vente de produits naturels pour la nutrition, l'hygiène et l'environnement de l'élevage (ruminants, porcs et volaille).

« Si l’on veut résumer notre philosophie de travail, notre objectif est d’offrir aux éleveurs des alternatives aux antibiotiques, précise Laurent Rio, à la tête de l’entreprise depuis 2015. Pour soutenir cette ambition, nous avons la volonté de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, de la conception à la distribution. 10 % de notre chiffre d’affaires est consacré à la recherche et au développement d’innovations, en moyenne six par an. C’est une exigence pour répondre aux attentes du marché. »

Être durable, efficace et crédible

Pour le patron de BioArmor, c’est même un enjeu de santé à l’échelle de la planète tant la réglementation dans tous les pays réduit chaque année la liste des antibiotiques utilisables, notamment sans prescription médicale. « Notre volonté d’innover est telle que je suis obligé parfois de freiner les velléités de mes équipes. L’idée n’est pas de commercialiser des produits sans leur avoir trouvé de débouchés bien réels. Dans un souci d’être durables, efficaces et crédibles, nous entretenons des partenariats avec des universités, des vétérinaires et des organisations professionnelles afin de tester, de manière concrète, nos gammes dans des élevages pilotes. »

Parmi les produits phares de BioArmor, on trouve le Rumistart Green qui est destiné à sécuriser le démarrage en lactation des vaches allaitantes ou le Bioneutrodor, un neutralisant et masquant des odeurs de lisiers à l’épandage. « Dans la communauté des agriculteurs, on l’appelle le Malabar. C’est l’un des succès de l’entreprise. » La société s’appuie aussi sur son programme Nutrilogic lui permettant d’évaluer les meilleures combinaisons d’huiles essentielles dans des gammes adaptées afin de répondre à toutes les problématiques d’élevage. « Nous sommes dans du sur-mesure à la fois pour intervenir sur les animaux mais aussi sur leur environnement. »

Croissance près d’Albi dans le végétal

Longtemps cantonnée dans une niche, à forte valeur ajoutée, BioArmor surfe désormais sur une vague commerciale sur laquelle elle veut capitaliser. « Nous voulons grossir en chiffre d’affaires à la fois de manière endogène, par la performance de nos solutions, mais aussi par des opérations de croissance externe. L’idée est d’aller chercher des volumes mais aussi des technologies innovantes. »

« Nous avons les moyens et la légitimité de grandir. »

La première acquisition s’est effectuée en 2016 avec le rachat de Bois Valor à Saint-Juéry, près d’Albi (81). « Cette PME était détenue par des scientifiques qui avaient mis au point des biostimulants pour les cultures ou des pelliculants de semences uniques, ajoute Laurent Rio. Leur préalable de base était le même que pour BioArmor, à savoir produire de manière toujours plus naturelle. Leurs travaux menés depuis 10 ans demandaient seulement à être mis en valeur commercialement. Nous avons trouvé des synergies évidentes entre les deux structures. »

Exporter pour se développer

Si ce premier rapprochement en amène d’autres dans les mois en années à venir, BioArmor compte aussi sur sa maison mère pour grandir. Maître de ses outils industriels, avec des usines améliorées régulièrement afin de gagner des points de compétitivité, BioArmor a fait le pari de l’export pour agrandir son terrain de jeu. « Pas question toutefois de faire du volume bon marché. L’idée est là aussi de proposer des alternatives différenciantes pour les éleveurs. »

De 25 pays lors de la reprise en 2015, Laurent Rio en sert aujourd’hui plus d’une quarantaine. Le Moyen-Orient représente 40 % du chiffre d’affaires devant l’Asie (30 %) et l’Europe. « La France reste un marché important car c’est notre identité. Dans les mois à venir, nous allons également attaquer, de manière plus active, l’Europe de l’Est et l’Afrique. Ce travail d’expansion géographique ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut prouver aux autorités, qui délivrent l’équivalent des autorisations de mise sur le marché, la pertinence de notre offre. » Sur le terrain de l’export, BioArmor reste également attentif aux potentialités de croissance externe. « Il ne faut rien s’interdire car nous avons aujourd’hui les moyens et la légitimité de grandir. »

Côtes-d'Armor # Agriculture # Innovation