Implantée depuis 1922 sur Saint-Brieuc, la société A.R.T. Selle a le vent en poupe. Filiale du groupe Ocai, fabricant d’outillage à main pour la peinture basé à Domont (95), la PME est aujourd’hui l’une des références françaises des brosses et pinceaux haut de gamme pour les professionnels du bâtiment, de l’industrie et des beaux-arts. « Le BTP reste notre cœur de métier avec 80 % de notre activité, précise toutefois Franck Cadoret, directeur industriel du site (2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, 20 salariés). Nous avons développé un savoir-faire technique unique, notamment via une industrialisation de nos process, qui nous permettent d’être, à qualité beaucoup plus importante, aussi compétitifs que nos concurrents d’entrée de gamme chinois. »
Pas de problème de main-d’œuvre
Pour atteindre ce statut, marqué par une commercialisation annuelle de 2,5 millions de pinceaux et brosses, A.R.T. Selle s’appuie sur une organisation de fonctionnement unique. « L’usine tourne sur quatre jours ce qui nous permet de consacrer la journée du vendredi à la maintenance ou aux éventuels pics de production. Nous optimisons aussi les coûts. » De manière indirecte, l’entreprise présente des arguments séduisants pour recruter des salariés. « Le turn-over est quasi inexistant et l’ancienneté dépasse pour la plupart plus de 20 ans. La cooptation interne et la bonne image de la société sont des atouts majeurs. »
Un travail du sourcing
A.R.T. Selle a également beaucoup travaillé sur le sourcing de ses fibres qui lui permettent d’offrir un niveau technique inégalé. « Toutes les grandes marques de pinceaux, comme Sikkens, AkzoNobel, Saint-Luc ou encore Würth, nous font confiance, ajoute Franck Cadoret. Nous avons depuis longtemps pris conscience que la maîtrise de la matière première et sa technique de mise en œuvre doivent être au cœur du process. » Hier entièrement naturels, les brosses et pinceaux costarmoricains sont désormais commercialisés, à parts égales, avec des fibres synthétiques. « Les soies de porcs sont de plus en plus rares et chères. Il fallait trouver des alternatives efficaces notamment avec la disparition de la peinture glycéro au profit de la peinture acrylique. Toutefois, nous sommes capables, encore, de trouver des soies très rares, comme le blaireau ou la queue d’âne. »
Un savoir-faire briochin
L’usine A.R.T. Selle bénéficie du soutien du groupe Ocai pour commercialiser et distribuer son catalogue de 3 000 références dans les réseaux de distribution spécialisée. « Si 70 % de nos volumes sont à façon, la marque A.R.T. Selle se développe aussi. ». Preuve du caractère stratégique du site briochin, la maison mère parisienne a modernisé, entre 2016 et 2019, l’ensemble du site via un investissement d’un million d’euros. « Avec Sauer, qui vient de racheter Léonard/Bullier, A.R.T. représente les deux dernières brosseries briochines, là où il y a 30 ans, on n’en comptait sept. Malgré cette concentration, ce savoir-faire unique en France a perduré et s’est même développé. »
