Après Taxirail, Exid C & D lance un concept de bateau à hydrogène
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Après Taxirail, Exid C & D lance un concept de bateau à hydrogène

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Après le projet de train léger autonome Taxirail, Exid Concept & Développement, cabinet de conseil en ingénierie costarmoricain, a conçu avec des partenaires bretilliens et morbihannais un bateau à hydrogène. Baptisé Amphytrite, le concept concourt à différents appels d’offres, dont l’un de Lorient Agglomération.

Régis Coat est à la tête du cabinet de conseil Exid-CD, à l’origine de Taxirail et Amphytrite — Photo : Matthieu Leman

Exid Concept & Développement (143 000 euros de CA en 2022, 3 associés et un salarié), cabinet de conseil en ingénierie spécialisé dans la mobilité innovante, basé à Plusquellec, a développé un concept de navires fluviaux et décarbonés. Baptisé Amphytrite, ce concept a été proposé en réponse à un appel à projets lancé en juillet 2022 par Lorient agglo, dont le résultat n’est pas encore connu.

98 % de la valeur du bateau produite en Bretagne

Amphytrite est aussi le nom de l’entreprise basée à Plusquellec qui porte le concept. Elle a créé un consortium - autour d’Exid Conseil & Développement qui coordonne le projet - de plusieurs entreprises bretonnes pour répondre à l’appel à projets : Chantier Bretagne Sud (Morbihan), pour la construction ; H2X Ecosystems (Ille-et-Vilaine) pour la partie hydrogène ; Barillec Marine Lorient pour la partie électrique ; et Cegelec (Lorient) pour la partie maintenance. "Nos concurrents étaient plutôt normands ou vendéens. Amphytrite, c’est 98 % de la valeur du bateau produite en Bretagne", explique Régis Coat, qui dirige Exid C & D. Leur projet est celui d’un bateau de 24 mètres et 150 passagers, dont la propulsion est réalisée par un moteur électrique alimenté par une pile à combustion à hydrogène.

Version fluviale

"Nous étions le seul consortium à proposer une pile à combustible homologuée pour le domaine maritime", souligne le dirigeant costarmoricain. Autre avantage concurrentiel d’Amphytrite, la présence dans le groupement de deux filiales de Vinci group (Barrilec Marine Lorient et Cegelec), gages de pérennité et de solidité. L’appel à projets lancé par Lorient Agglo portait sur deux bateaux et leur maintenance durant dix ans.

Le concept du consortium mené par Exid-CD comprend un moteur électrique alimenté par une pile à combustion à hydrogène — Photo : DR

Amphytrite, sans le consortium cette fois, est également en contact avec un armateur en Algérie pour y développer un projet de bateau à propulsion hybride électricité et gaz. "Il y aura d’autres appels d’offres cette année, notamment pour Voies Navigables de France ou le bac passeur de Concarneau", reprend Régis Coat. "Le concept d’Amphytrite est une boîte à outils qui peut se décliner en version fluviale, ce qui peut intéresser des métropoles comme Bordeaux, par exemple." L’entreprise s’est également positionnée pour la construction de barges électriques conchylicoles, avec la Région Bretagne.

Soutien de l’Ademe

Exid C & D a dans le passé développé plusieurs projets, dont l’emblématique Taxirail, née en 2020 à Plusquellec, qui est un train électrique autonome destiné à circuler sur des lignes de chemin de fer abandonnées par la SNCF. Devenu également une entreprise, Taxirail est désormais basé en Normandie "qui finance une partie de son développement".

70 à 90 lignes intéressantes

D’un coût de développement global de 25 millions d’euros, le projet a obtenu en août 2022 un accord de co-financement de l’Ademe conditionnel pour près de 13 millions d’euros. Un million d’euros a été réuni pour la fabrication et les premiers essais du premier prototype. Un autre million d’euros doit être trouvé pour commencer l’expérimentation en décembre 2023. Celle-ci sera effectuée en Normandie. Taxirail a déjà fait l’objet d’une étude virtuelle avec Caux Seine Agglo (Seine-Maritime), qui s’est achevée au premier semestre 2022. Une autre a eu lieu sur le territoire de Provence Alpes Agglomération, toujours en 2022. "Le potentiel s’élève à 300 lignes, dont 70 à 90 particulièrement intéressantes", conclut Régis Coat. La phase d’industrialisation pourrait débuter en 2025.

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