C'est reparti pour quatre ans. Le syndicat mixte de l'aéroport de Lannion vient de retenir l'offre de la compagnie Chalair Aviation, basée à Caen, pour exploiter la ligne Lannion-Paris Orly. Elle était en concurrence uniquement avec de Twin Jet, Hop !, filiale d'Air France, ayant envoyé un dossier ne répondant pas au code des marchés publics. « On ne sait pas si certains de leurs oublis étaient volontaires ou pas », précise Erven Léon, président du syndicat.
Le déficit global annuel atteint 3,1 millions d'euros
Peu de changements sont annoncés puisque la fréquence et les horaires restent peu ou prou identiques tout comme le type d'avion, un ATR de 46 places. « Nous avions évoqué un 19 places mais force est de constater que cela aurait été contraire à la demande actuelle. En effet, plus de 90 % de nos vols, même s'ils ne sont pas remplis, comptent plus de 20 personnes ». La principale évolution est à chercher du côté du déficit de la ligne et de l'aéroport. « Nous avons mis un palier à un soutien public de 2,2 millions d'euros par an pour l'exploitation et de 900.000 euros pour la gestion de l'infrastructure. »
La CCI 22 ne soutient que la plate-forme
Contrairement à la procédure précédente de 2013, le déficit global est ainsi minoré de près 1¬million d'euros. « Nous ne connaissons pas encore la clé de répartition dans l'attente de la position de l'État et de la région Bretagne qui mettaient respectivement 350.000 euros et 400.000 euros par an. » Au global, sur quatre ans, plus de 12,4 millions d'euros vont être investis par les collectivités locales, conseil départemental des Côtes-d'Armor et Lannion Trégor Communauté. « La CCI 22 soutiendra le fonctionnement de la plate-forme à hauteur de 45.000 euros et la communauté de communes de Guingamp à hauteur de 50.000 euros ».
La position de Nokia et d'Orange a pesé
Avec l'arrivée de Chalair, l'aéroport de Lannion assume enfin pleinement son statut d'outil au service des entreprises. « L'axe touristique n'est pas abandonné mais plus prioritaire en terme commercial. Pour rentabiliser ses investissements, la compagnie envisage toutefois d'ouvrir une liaison saisonnière vers Jersey au printemps 2018. » Sans venir à en remettre en cause leur implantation dans le Trégor, Orange et Nokia ont pesé pour le maintien de la ligne. Principaux clients de ligne (5.000 passagers sur 30.000 en moyenne), les deux géants des télécoms n'auraient pas hésité à remettre en cause leurs investissements respectifs à venir en cas de fermeture.
