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Une crise de foi et un nouveau président pour le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux
Gironde # Culture

Une crise de foi et un nouveau président pour le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux

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Succédant à Allan Sichel, le viticulteur Bernard Farges retrouve la présidence du CIVB pour un mandat de trois ans. Objectif du nouveau patron du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux : retrouver la croissance des ventes et restaurer l'image des vins de Bordeaux dans un contexte de « crise brutale ».

Bernard Farges, élu à la tête du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB). — Photo : Anne Cesbron

« Bordeaux souffre ». C’est par ces mots que Bernard Farges, à peine élu à la tête du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), la principale organisation professionnelle du vignoble bordelais, a introduit son premier discours de président. En cause, « la brutalité des évolutions politiques, économiques et sociétales » qui frappent durement le vignoble. Grande consommation ébranlée, marchés des vins bordelais en déclin aussi bien en France qu’à l’étranger, image écornée : devant l’ampleur des défis, la première étape serait « de poser un diagnostic, de reconnaître qu’il y a un problème, peut-être plusieurs… », assure Bernard Farges.

La dynamique du bio à encourager

Les attentes en matière de responsabilités environnementales se sont quant à elles amplifiées ces dernières années, ainsi que l’a rappelé Fabienne Buccio, préfète de Gironde, présente lors de l’assemblée générale du CIVB qui s'est tenue ce lundi 15 juillet. « Je sais les débats houleux autour de ces attentes, vous avez déjà modifié vos pratiques en conséquence », a salué la dépositaire de l’autorité de l’État, et notamment « la vraie dynamique des conversions en bio, soit plus de 2 000 hectares supplémentaires entre 2017 et 2018. Vous devez cependant aller au-delà de ce que demande le consommateur, la réglementation va monter en puissance ».

Et Allan Sichel, le président sortant, d’enfoncer le clou : « Au-delà de la faible récolte de 2017, nous observons des effets de tendances lourdes face auxquelles nous devons réagir. Les exportations affichent une baisse de 13 % en un an, la Chine en étant le principal contributeur ». Un défi supplémentaire qui vient « s’ajouter à celui de l’adaptation de nos vignes au changement climatique ».

Les jeunes préfèrent le rosé

Autre marque de ces temps troublés : le jeune consommateur n’a plus grand-chose à voir avec ses aînés, préférant les achats en ligne ou chez le caviste, délaissant les grandes surfaces. Ce quadra connecté interpelle aussi par l’évolution de ses goûts, plébiscitant les vins blancs et rosés. Pour lui plaire des rendez-vous nouveaux sont annoncés : à la manière de la Saint-Patrick, l’interprofession rêve d’une Saint-Vincent, laquelle se traduira les 24 et 25 janvier prochains par une « Tournée nationale des vins de Bordeaux ». Des campagnes digitales « branchées » et des opérations de bons d’achat en grande distribution, sont aussi d’ores et déjà lancées.

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